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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 2 mars 2011 à 15h00
Débat sur les rapports entre la france et le continent africain

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

J'y arrive, madame la présidente.

Les objectifs du Millénaire, comme l'engagement de porter à 0,7 % du PIB l'aide au développement, doivent être tenus.

Dans le domaine sanitaire et médical, il est notamment impératif d'apporter un soutien actif au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Les médicaments génériques doivent être produits sur place.

Nous devons concevoir une politique migratoire équilibrée et, de ce point de vue, il est indispensable de traiter la question de la fuite des cerveaux. Michel Hunault, élu de Loire-Atlantique, l'a évoqué tout à l'heure en parlant d'Erasmus. Pourquoi pas ? C'était une piste.

Nous pouvons aussi concevoir une politique qui s'inspire de ce qu'a fait la Grande-Bretagne avec le Malawi : la première assure la formation d'infirmières et de médecins du second ; en contrepartie ceux-ci ne peuvent pas être recrutés en Angleterre, afin d'être utiles dans leur pays d'origine. Ce sont des mesures extrêmement pragmatiques. Je pourrais prolonger encore par la nécessité d'intensifier nos échanges culturels, éducatifs, linguistiques…

Voilà quelques exemples concrets qui permettent au Parlement d'être saisi de toutes ces questions de politique internationale, de politique étrangère. Ce n'est pas un débat secondaire. C'est pour cette raison que j'ai regretté tout à l'heure l'absence de dialogue avec le ministre des affaires étrangères. J'espère que ce n'est que partie remise, car il faudra y revenir.

Le Parlement n'est pas une contrainte, c'est une chance pour la démocratie. Nous ne prétendons pas, nous, Français, à un génie particulier, mais nous revendiquons le droit pour la France de juger par elle-même. Nous croyons, nous devons croire à nouveau à l'originalité de notre message. Nous sommes fiers des valeurs de la République qui n'ont jamais cessé d'influencer la marche des peuples. Vers qui se tournaient-ils en effet ? Je ne pense pas seulement à la Révolution en 1789, mais aussi à celle de 1848. Nous le savons, nous avons une image particulière, nous sommes une référence particulière, nous devons en être fiers et ne pas nous cacher lorsque l'Histoire avance.

C'est pourquoi hier nous avons regretté un retour qui nous bride, celui de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, c'est pourquoi aujourd'hui nous avons été scandalisés par la réaction à contretemps du Gouvernement sur le printemps des peuples arabes, c'est pourquoi demain, monsieur le ministre, vous nous trouverez toujours à vos côtés comme nous l'avons été au moment de la guerre en Irak, pour, en refusant de se plier à de petits calculs ou à de médiocres intérêts, faire porter haut la voix singulière de la France.

Voilà, monsieur le ministre, ce que je voulais dire à l'occasion de ce débat sur l'Afrique. Une nouvelle Afrique émerge. Elle mérite une nouvelle politique. (« Très bien ! » et applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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