Je cite là le Président de la République, pas le Premier ministre.
Nos rapports avec la Turquie n'ont cessé de se dégrader. Le « Non à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ! » est devenu un leitmotiv, encore une fois, pour des raisons de politique intérieure. C'est oublier que c'était une grande nation, un grand pays, et une porte ouverte sur la Méditerranée.
S'agissant justement de la Méditerranée, le beau projet de nouer des liens avec les pays de la rive sud aurait pu être couronné de succès, s'il avait été porté autrement, en concertation avec nos partenaires de l'Union européenne, en particulier l'Allemagne. J'y étais il y a quinze jours. Les dirigeants allemands, y compris les dirigeants conservateurs, ont regretté la manière dont a été lancée l'idée, qui a d'ailleurs conduit à un échec. Je l'ai dit tout à l'heure : on s'appuyait sur Ben Ali et Moubarak.
Il faut que cette idée soit reprise, et je me réjouis qu'elle le soit effectivement. Il aura cependant fallu attendre deux mois et demi après le début du soulèvement populaire en Tunisie pour que le Président de la République dise –dimanche soir seulement – qu'il fallait une initiative européenne en direction de la Méditerranée.
Oui, il faut une grande politique des deux rives de la Méditerranée. On a perdu beaucoup trop de temps.
Une diplomatie respectée, c'est aussi une diplomatie qui s'appuie sur des valeurs.
C'est pourtant au colonel Kadhafi que l'on déroule le tapis rouge en 2007. Vous vous en souvenez sans doute, nous avons échappé à un discours de M. Kadhafi dans cet hémicycle. Le président de l'Assemblée nationale s'est contenté de le recevoir tout seul à l'hôtel de Lassay.