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Intervention de Jacques Remiller

Réunion du 2 mars 2011 à 15h00
Débat sur les rapports entre la france et le continent africain

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Remiller :

Loin des débats et polémiques que celle-ci suscite, les États africains se tournent de plus en plus vers elle pour faire face à des besoins énergétiques croissants. Absolument, monsieur Cochet !

Bien qu'elle produise 43 % de l'électricité du continent, l'Afrique du Sud – je pourrais évidemment évoquer l'exemple d'autres pays – souffre d'un énorme déficit énergétique pour assurer sa croissance et son développement industriel. De passage à Paris le mois dernier, la ministre sud-africaine de l'énergie a rappelé les ambitions de son pays : son programme nucléaire vise une production de 9 600 mégawatts, ce qui correspond à la construction d'environ six EPR d'ici 2030, pour un coût de 30 milliards de dollars. Cet important marché a d'ailleurs mobilisé l'ensemble des acteurs de la filière nucléaire française autour de notre excellent ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, Éric Besson, afin de faire face à la concurrence des Chinois, des Américains et des Sud-Coréens.

Le pays possède déjà deux centrales nucléaires d'une capacité de production de 970 mégawatts, soit 5 % de l'électricité, construites par Framatome devenue AREVA. La maintenance de ces centrales gérées par l'opérateur nationale ESKOM est assurée par EDF et AREVA.

On pourrait penser que les groupes français ont de l'avance sur leurs concurrents, mais c'est loin d'être le cas. Le fait que nos entreprises n'aient pas été retenues à l'issue de l'important appel d'offres d'Abu Dhabi a fait couler beaucoup d'encre, car elles étaient largement favorites face aux Sud-Coréens qui ont remporté le marché.

Espérons que nos efforts seront récompensés et que le président sud-africain Zuma fera aujourd'hui, à l'occasion de sa visite en France, des annonces qui nous seront favorables. Espérons-le d'autant plus vivement que les autres gouvernements africains qui ont décidé de se lancer dans l'énergie nucléaire – ceux de l'Algérie, du Maroc, de l'Angola, du Sénégal, du Nigeria et de la Tanzanie – seront sûrement attentifs à la décision de ce grand pays de leur continent.

L'Afrique – vous le savez mieux que quiconque, monsieur le ministre – est un enjeu majeur du XXIe siècle, et la France doit, plus que jamais, jouer auprès de ce continent ami de longue date un rôle de premier ordre.

Je termine par deux questions. Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de la politique étrangère qui va être impulsée à l'égard de l'Afrique dans les mois à venir par notre nouveau ministre des affaires étrangères ? Quels seront les positions et atouts forts de notre pays en Afrique face à l'influence grandissante de la Chine ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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