Monsieur le ministre de l'éducation nationale, comme votre projet néolibéral de démantèlement des services publics (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP.) s'applique aveuglément à tous les secteurs, sans épargner les territoires les plus fragiles, je souhaite à mon tour vous interroger sur la suppression des postes dans l'académie de La Réunion.
Malgré nos retards, que différentes évaluations ont mis en évidence, et alors que la démographie scolaire est stable, 162 postes vont être supprimés, qui s'ajoutent aux centaines de suppressions des années précédentes.
En parler, est-ce une idée fixe ? Est-ce une obsession ? Non ! C'est simplement dire son angoisse devant une politique qui sacrifie sciemment l'avenir. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Personne ne s'oppose à la modernisation de l'école, à ce que vous appelez l'école du XXIe siècle. Cependant cette école ne peut pas être celle qui fait appel au vocabulaire le plus éculé et aux méthodes les plus dévastatrices du management des entreprises. Cette école ne peut pas être celle qui récompense d'une enveloppe les recteurs qui bricolent le meilleur plan social ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP. – Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Cette école ne peut pas être celle qui oublie ses missions et la place qu'elle occupe dans la vie de la société, dans l'espérance des familles, dans le coeur des jeunes. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Les dernières comparaisons internationales ne sont guère flatteuses qui classent la France à la dernière place pour l'encadrement des élèves. Est-ce que cela ne vous paraît pas contredire la propagande lancinante contre les prétendus moyens surdimensionnés de l'éducation nationale ? Ne croyez-vous pas qu'il soit temps d'arrêter la dégringolade ? (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Vous ne voulez pas entendre les élus. Écoutez au moins la parole de la communauté éducative…