Je rejoins les propos du président Poignant. Pour les dix ans qui viennent, nous devons réunir les conditions d'un équilibre qui soit en même temps une dynamique, afin de concilier gestion des coûts et de la file d'attente, d'une part, et développement de la filière, d'autre part. Le coût de l'électricité photovoltaïque devrait rejoindre le coût global de l'électricité d'ici à 2018 ou 2020, nous dit-on. Or, si un raisonnement malthusien qui conduirait à étaler la gestion du stock de demandes dans la durée pourrait permettre un lissage de la file d'attente pendant ce délai très court, il ne créera pas de filière ; nos concurrents seront passés avant nous ! Pour moi aussi, un objectif de 500 mégawatts est insuffisant. Il faut oser une prise de risque minimale ; un objectif de 800 mégawatts me paraît raisonnable pour rétablir la dynamique dont nous avons besoin.
Passer aux appels d'offres ne risque-t-il pas de créer des difficultés ? Nous le savons en tant qu'élus locaux, beaucoup de petites entreprises renoncent à soumissionner parce qu'elles ne sont pas outillées pour répondre aux appels d'offres. Or, en l'occurrence, les délais seront bien courts. La gestion de ce système d'appels d'offres devrait donc être étudiée très sérieusement.
Enfin, si nous sommes tous d'accord pour encourager le développement de la filière photovoltaïque et pour reconnaître les perspectives prometteuses qu'offre la recherche, notamment pour la réduction des coûts, comment mettre en oeuvre ce développement ? Nous avons souvent du mal en France à concrétiser dans les laboratoires et les entreprises le soutien à la recherche. Quelle méthodologie retenir ?