N'ayant pu assister à toutes les réunions de la commission de concertation, je vous remercie d'avoir organisé cette audition, monsieur le président, car il importait que les parlementaires soient pleinement informés des conclusions de la commission de concertation avant la parution du décret. Au surplus, ce sujet complexe a d'importantes implications économiques, et donc politiques. En cinq ans, dans ma région de la vallée de la Garonne, il ne s'est installé que deux usines : l'une de déroulage de peuplier, l'autre de photovoltaïque, Fonroche, qui donne du travail à 300 personnes. Les « emplois verts » ne sont plus un mythe et ce sont souvent les seuls emplois industriels nouveaux que nous pouvons espérer dans nos territoires !
Monsieur Trink, votre première recommandation m'apparaît passablement elliptique : « remettre la filière sur une trajectoire soutenable ». Nous aurions souhaité quelques chiffres. S'agissant de la cible annuelle, vous en tenez-vous aux 500 mégawatts ou êtes-vous pour les 800 que préconise le président Poignant, jugeant comme nous que ce volume correspond à un meilleur compromis entre le maintien de la progression de la CSPE à un niveau acceptable et la préservation du potentiel industriel de la filière ? Cela étant, j'ai apprécié votre souci de « rendre décroissant le montant de l'accroissement annuel de la CSPE » !
D'autre part, il m'avait semblé qu'un accord s'était dégagé pour lier fortement énergie solaire et bâtiments, mais, lors de la réunion de concertation à laquelle j'ai assisté, j'ai aussi constaté l'existence d'un fort lobby des centrales au sol. Quel partage des 500 ou 800 mégawatts envisagez-vous entre bâtiments et fermes au sol ? Par ailleurs, si vous prenez nettement position contre l'implantation de ces dernières sur des terres agricoles, comment définissez-vous celles-ci ? La référence doit-elle être le zonage des PLU, la qualité des sols ou encore un autre critère ?
L'Allemagne, avez-vous dit, fait dix-sept fois mieux que nous pour le solaire. Avez-vous, comme le président Poignant et comme nous, l'intime conviction qu'il s'agit d'une énergie d'avenir, dans laquelle il vaut la peine d'investir, ou pensez-vous au contraire que cela restera une source d'énergie marginale, ne demandant comme telle que des investissements marginaux ?