Au risque d'être caricaturé comme manquant de solidarité envers les handicapés, j'ai déposé, avec plusieurs de mes collègues, cet amendement qui a pour objectif de traduire dans les faits la problématique pour les résidences de tourisme. Nous considérons en effet que l'impossibilité technique ne doit pas être la seule prise en compte, mais qu'il s'agit d'un problème général.
Marie-Anne Montchamp a évoqué le séjour qu'elle avait fait en Savoie. Pour ma part, je ne demande pas qu'il y ait 100 % de logements accessibles aux handicapés dans toutes les résidences de tourisme de toutes les stations alpines. Ce qui m'importe, c'est qu'il y en ait dans chaque résidence de tourisme, et ce dans une proportion suffisante. Au lieu de devoir subventionner un surcoût de 3 millions pour chaque village, je préfère que nous ayons les moyens d'aménager le domaine skiable et d'acheter des matériels permettant d'ouvrir la montagne aux handicapés. C'est ce que nous faisons depuis huit ans dans les Alpes ; aujourd'hui, la moitié des stations alpines sont accessibles pour ce qui est des domaines skiables. Nous avons mis au point des matériels, aidé à créer des entreprises qui se sont spécialisées, nous avons adapté les remontées mécaniques. Le jour où l'on nous demandera des subventions pour boucler les tours de table sur les résidences neuves parce qu'il faudra 100 % des logements, ce sera autant d'argent en moins pour l'aménagement des activités sportives et des loisirs pour les handicapés car, en la matière, il n'y a aucune obligation légale. Voilà l'enjeu du débat ! Nous préconisons des quotas par résidence.
Dans les résidences de tourisme à la montagne, un quota de 5 % de logements accessibles dans chaque catégorie de logement serait suffisant, étant donné qu'il y a 1 à 2 % de handicapés parmi ceux qui fréquentent les stations de sports d'hiver. J'ai entendu dire que nous étions le plus mauvais élève d'Europe. Avec un taux de 5 %, nous serions le meilleur élève : en Suisse, 4 % des chambres sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, il en est de même en Allemagne et en Autriche, tandis qu'en Espagne le taux varie entre 1 et 1,33 % selon le nombre de chambres…