Monsieur le député, le peuple tunisien est un peuple ami, et notre rôle est naturellement d'accompagner le grand mouvement démocratique qui s'est exprimé dans ce pays.
Par ailleurs vous avez eu raison de le souligner, l'Italie doit faire face à un afflux massif de migrants clandestins en provenance de Tunisie. Ce sont 5 500 migrants qui se sont arrivés sur les côtes italiennes, notamment sur l'île de Lampedusa, depuis le 1er janvier. À titre indicatif, ce chiffre est à rapprocher de celui de l'année 2010 durant laquelle cet afflux s'était limité à 4 400 personnes.
Face à cela, nous devons naturellement agir. D'ailleurs, les autorités tunisiennes l'ont elles-mêmes bien compris, puisqu'elles ont réagi avec beaucoup d'efficacité. Il n'y a plus, depuis lundi matin, d'arrivées de migrants sur ces côtes italiennes, du fait des mesures que les autorités tunisiennes ont prises elles-mêmes.
Ensuite, la réponse doit être européenne. Parce que la politique d'immigration est une politique concertée, partagée, qui s'appuie principalement sur le Pacte européen que la France a fait adopter pendant sa présidence, à l'unanimité, par tous les gouvernements, quelle que soit leur sensibilité.
Cette politique européenne nous donne les moyens d'agir, notamment au travers de l'agence FRONTEX, qui a des moyens opérationnels pour faire face à ce type de défis.
Enfin, monsieur Meunier, je vous assure que la règle qui s'appliquera sera celle de notre politique migratoire : un étranger en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays d'origine, sauf situation humanitaire particulière. N'en doutez pas, chacun doit bien en avoir conscience, ce n'est l'intérêt ni de la Tunisie, qui l'a parfaitement compris, ni de l'Europe, ni de la France, que d'encourager et d'accepter ces migrations clandestines. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)