S'agissant de l'usage de la capacité militaire, les débats internes font florès : l'armée sert-elle seulement à dissuader les États-Unis d'intervenir dans notre environnement proche ? Doit-elle sécuriser les détroits ? Avoir une action sur les lignes de transport maritime ? Aller jusqu'à l'Afrique, comme le fait la force navale chargée de combattre la piraterie dans l'Océan indien et qui, très isolée, éprouve bien des problèmes car elle est inadaptée à ce genre de mission ? Cela incite l'armée à réclamer des bases en Afrique, c'est-à-dire à s'y substituer aux pays occidentaux – mais ils n'y sont pas encore. Actuellement l'armée chinoise se déploie dans les forces internationales de maintien de la paix : c'est pour elle à la fois une vitrine, une école d'apprentissage et un moyen de renseignement. Mais il y a aussi une déperdition d'énergie : beaucoup d'investisseurs et d'entrepreneurs chinois le disent, ils ne savent pas investir correctement et perdent de l'argent. Il y a là un retard. Mais comme les voyages des dignitaires chinois sont préparés comme des voyages impériaux, avec une extrême minutie, ils nous donnent une impression un peu exagérée de la capacité d'action chinoise. Il faut savoir enfin que la Chine a développé ses services de renseignement dans tous les domaines, au point de devenir un véritable aspirateur de données.