Pour les Chinois, monsieur Lecoq, l'environnement est un marché. C'est pourquoi un chapitre du XIIème plan quinquennal est consacré à l'énergie solaire, à la voiture électrique et à la voiture hybride, aux énergies alternatives. Les autorités ont déjà commencé de développer ces secteurs car ils y voient un créneau d'exportation et un relais de croissance. Cela étant, on note une contradiction flagrante entre les objectifs environnementaux imposés aux cadres et une croissance échevelée qui détruit les maigres progrès accomplis.
On trouve en Chine des zones à basse intensité carbone et de ces quartiers d'«urbanisme efficient » dont font état les communiqués de presse euro-chinois. Mais l'un des grands problèmes pour l'Union européenne est qu'elle continue de parler de ces questions comme s'il lui revenait de contribuer au changement chinois sans conditionner son aide à des alliances de firmes, au respect de la propriété intellectuelle, au cofinancement. Savoir que la Banque européenne d'investissement, qui s'est déjà vantée d'avoir consacré 500 millions d'euros au financement du troisième terminal de l'aéroport de Pékin, s'apprête maintenant à investir 500 autres millions dans le développement d'énergies alternatives en Chine, sans avoir reçu de garanties d'aucune sorte pour les entreprises européennes laisse rêveur. En ces temps de vaches maigres, c'est inconcevable.
Il n'empêche que les autorités chinoises agissent très sérieusement. C'est que les conditions actuelles de la croissance en Chine, avec les atteintes gigantesques à l'environnement qu'elles induisent, représentent une menace pour la santé et pour les générations chinoise futures, et il est impossible de laisser la croissance se poursuivre dans les conditions actuelles. L'eau sera le problème majeur.