Mme Aurillac a évoqué les relations entre la Chine et l'Inde. On observera que leur différend frontalier n'est toujours pas tranché ; d'autre part, l'Inde n'a pas cédé à propos du Dalaï Lama, et la Chine attend la succession pour mieux contrôler la situation. En réalité, le mythe de la « Chindia » inventé par la banque Goldman Sacks, selon laquelle les deux pays seraient complémentaires, ne tient pas : les deux pays sont en concurrence économique permanente. C'est d'ailleurs cette rivalité qui a poussé l'Inde à investir - enfin – dans les infrastructures dont le manque entravait son développement. L'Inde bénéficie indirectement de la croissance chinoise, notamment parce que le Japon, par méfiance, y investit davantage qu'il n'investit en Chine. On assiste donc à l'amorce d'un rééquilibrage des puissances de la région Asie-Pacifique : l'Inde ne peut prétendre y parvenir seule, mais avec d'autres elle le pourrait, d'autant qu'elle a mainmise sur l'Océan Indien, ce qui constitue un verrou stratégique.