Je signale à ce propos que l'agence de notation Moodies a publié une dépêche il y a quinze jours, dans laquelle elle rappelle que, quelle que soit la décision du Gouvernement à ce sujet, la diminution des liquidités dont disposent les banques ne pourrait au total s'élever qu'à 15 milliards d'euros, ce qui est peu quand on sait que l'encours de SICAV monétaires représente plus de 450 milliards d'euros. Je ne dis pas, cependant, que les banques n'ont pas à faire face à des difficultés de liquidité en raison notamment de l'application des nouveaux ratios Bâle III ! Je signale en outre que les fonds qui ne sont pas centralisés à la CDC restent dans les banques et sont comptabilisés dans leur bilan.
Je répondrais donc au président Poignant de la manière suivante. Premièrement, il ne faut pas nier que les banques ont un problème, et d'ailleurs Bâle III a été fait pour leur poser problème en renchérissant leurs coûts de fonctionnement et diminuer leur rentabilité pour les pousser à prendre moins de risques. Deuxièmement, les quantums dont on a discuté récemment ne sont pas de nature à bouleverser le fonctionnement des banques. Troisièmement, ce n'est pas parce qu'une moindre décentralisation de long terme pénaliserait les banques que l'État doit se priver de ressources permettant d'assurer des financements de long terme.