Pour moi, l'argument de Jean Leonetti selon lequel le troc et la marchandisation existent est extrêmement fort. Nous devons améliorer le système ; c'est tout l'intérêt de la révision des lois de bioéthique.
Dans le parcours du combattant qu'est la PMA, il n'est pas tolérable que l'on doive attendre entre deux ans et cinq ans un don de gamètes ; cela ajoute de la douleur à la douleur. Pensons aux personnes engagées dans ce douloureux parcours de soins et d'errance médicale, parfois, de la procréation médicalement assistée, à toutes les aides qu'elles peuvent trouver, à l'accueil de nos équipes médicales et de nos équipes de chercheurs. C'est tout de même très long, extrêmement douloureux.
Raccourcir les délais et prévoir une compensation pour la femme qui donne, cela ne me semble pas être un recul, cela ne me semble pas du tout remettre en cause ce que nous avons évoqué précédemment. Pour moi, au contraire, c'est progresser, c'est permettre à de nouveaux couples d'avoir un projet parental et de s'inscrire dans la dignité dans un tel parcours en France.
Les contraintes que nous imposons favorisent l'errance et le tourisme procréatif, et ce n'est pas ce que nous voulons pour notre pays ; je crois que nous sommes tous d'accord sur ce point sur tous les bancs de l'hémicycle. En n'autorisant pas une telle possibilité, qui ne remet pas en cause nos principes, on pousse les personnes bien informées à faire de l'argent. Cette semaine, je regardais un reportage sur une grande chaîne de télévision. Un ovule coûte 7 000 euros en Espagne, et la personne qui donne est rémunérée 900 euros. Nous ne pouvons pas tolérer ce genre de pratique et, si nous ne mettons pas en place un dispositif efficace et digne pour y remédier,…