Sans reprendre telle ou telle anecdote que l'on a portée à notre connaissance, je tiens à préciser que certains arrivent au CECOS après avoir perçu une indemnisation de personnes qui ne veulent pas prolonger l'attente. Je conçois parfaitement, puisque nous votons des lois sur la bioéthique, que l'on dise que ce don est marchandisé dans certains pays et pas dans le nôtre. Néanmoins ce procédé est, en réalité, marchandisé également en France. Il ne s'agit pas d'un troc, mais d'un achat, d'une vente. On achète, en France, des ovocytes de gré à gré pour passer devant les personnes inscrites sur une liste. Personne ne peut le contester. Comment, d'ailleurs, pourrions-nous le nier, puisqu'il suffit d'avoir une donneuse à ses côtés pour passer devant tout le monde ?
S'agissant du don pour soi, du troc, il semblerait qu'il pourrait y avoir dans l'esprit de certains l'idée suivante : je te le donne et tu me le gardes. Nous serions, là, dans un principe de générosité et d'autonomie : je donne pour moi, mais, en réalité, je ne donne pour moi que si je suis malade. Je ne suis alors pas dans une éthique d'autonomie, mais dans une éthique de vulnérabilité et de fragilité. Si je suis malade, si j'ai une anomalie, si je ne peux plus procréer et si, comme cela a été souligné, ma générosité m'a amené à ne pas pouvoir bénéficier du don que j'ai consenti à autrui, il est normal que ce soit compensé.