Ce don n'est donc pas neutre et celui qui est confronté à cette préoccupation, celui qui fait le choix de donner la vie par les gamètes, sait qu'en le faisant il endosse aussi une forme de responsabilité, non pas par rapport à l'enfant né ou à la famille en particulier, mais par rapport à la société dans laquelle il vit et aux valeurs de celle-ci. Il doit pouvoir se poser cette question, à laquelle il est invité à répondre par l'affirmative ou par la négative. En tout état de cause, ce n'est pas à la société de le faire à sa place, à moins de considérer que nous sommes uniquement constitués par du matériel génétique. Or cela ne me paraît pas satisfaisant au regard de ce qu'est la réalité de la personne qu'il va aider à engendrer.
Tels sont les éléments que je voulais apporter dans ce débat et je souhaiterais vivement que le Gouvernement revienne à la position qui avait été initialement la sienne. Comme je n'ai pas l'habitude de l'aider, je serais ravi de pouvoir le faire à cette occasion en lui permettant de réintroduire une disposition qui me semble aller – j'insiste sur ce point qui devrait être notre seule préoccupation – dans le sens du droit de l'enfant à connaître ses origines.