Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Yves Le Déaut

Réunion du 10 février 2011 à 15h00
Bioéthique — Article 11 bis, amendement 40

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Non, monsieur Breton, les familles ne conçoivent pas un enfant pour en sauver un autre ; elles veulent d'abord cet enfant parce qu'elles ont déjà eu des enfants anormaux, atteints de maladies très graves, handicapés, qu'elles élèvent avec difficulté.

Imaginez un enfant atteint d'anémie falciforme ou de bêta-thalassémie : son sang ne transporte plus l'oxygène, il meurt dans des conditions extrêmement dures. Songez que plusieurs enfants d'une même famille peuvent être atteints de cette maladie génétique qui sévit notamment sur le pourtour de la Méditerranée et sur la côte africaine. Grâce au diagnostic préimplantatoire, une famille déjà touchée peut donner naissance à un enfant qui ne souffre pas de ce handicap. Si l'on peut aussi, grâce à la compatibilité tissulaire, prélever des cellules du cordon ombilical, et soigner ainsi les aînés, il y a un double espoir pour la famille : un enfant va naître sans handicap et un enfant déjà atteint va être soigné.

Il faut cesser d'employer le terme racoleur de « bébé médicament ». Les cellules prélevées proviennent du cordon ombilical ; on ne prend pas une partie d'un enfant pour en soigner un autre comme on utiliserait des pièces de rechange.

Il faut aussi pérenniser dans la loi un dispositif qui ne correspond en rien à de l'eugénisme et qui permet, au contraire, de résoudre des problèmes très lourds que rencontrent les familles dont les enfants souffrent de maladies héréditaires.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion