Comme si c'était la même chose ! Ne vous inquiétez pas, ajoute-t-on, puisque les parlementaires pourront jouer les garde-fous ! Je ne sais qui est le fou et qui sera le garde…
Le sophisme est érigé en méthode de gouvernement. Un certain nombre de « gogos » estiment que la réforme du mode de nomination a le mérite de la clarté. Certes, ce sera plus clair ; mais peut-on dire que c'est mieux ? Le futur président de France Télévisions sera donc entièrement redevable du Président de la République. Au lieu de s'affranchir du pouvoir politique, il lui sera totalement inféodé. Pour paraphraser mon collègue Didier Mathus, nous entrons dans la monarchie audiovisuelle.
Au moment où les erreurs du monde financier font vaciller l'économie mondiale, il est grand temps, madame la ministre, de réfléchir aux conséquences désastreuses que pourraient engendrer des lois dictées par les seuls intérêts financiers d'actionnaires des groupes privés, intérêts en contradiction avec l'intérêt général. Au moment où s'exprime l'idée qu'un cycle se termine, où, à l'échelle du monde, pointe la menace de voir s'imposer des volontés privées, ne laissez pas rayer par mégarde notre exception culturelle.
Vous rêvez sans doute comme moi d'un monde pluriel, qui ne gomme pas, qui n'uniformise pas. Mais vous n'en prenez pas le chemin. Plus personne ne conteste le droit de tout citoyen à respirer un air pur, à boire une eau de qualité et à se nourrir de produits sains. Le moment n'est-il pas venu de garantir le droit de chaque citoyen à une information plurielle ?
Hélas, votre feuille de route, c'est la carte des impasses, le tiroir-caisse pour TF1 et le tocsin pour le service public. (Sourires.) Cela fait même sourire, à ce que je vois…