Je voudrais citer, à mon tour, quelques chiffres. L'an dernier, 277 personnes sont décédées du fait du manque de greffons. Il y a eu 4 666 greffés pour 1 500 donneurs. Une personne prélevée donne en moyenne trois greffes.
Mais il reste encore 10 560 personnes en liste d'attente. La baisse du nombre des accidents de la route, dont il faut par ailleurs se réjouir, et l'augmentation de celui des personnes à greffer expliquent cette situation difficile à gérer – surtout lorsque les patients en attente décèdent.
Je crois, comme les orateurs précédents, que les dons croisés et l'extension du champ des donneurs sont des pistes à suivre. Il faut néanmoins rappeler que donner un organe de son vivant n'est pas dénué de risque. Si celui-ci est faible pour le don de rein, il est plus élevé dans le domaine hépatique, et que treize personnes en parfaite santé sont décédées, dans notre pays, à la suite d'un don.
Le taux des refus exprimés par les proches après un accident mortel est tombé sous les 30 % – il se situe aux alentours de 27 %. – mais il reste de l'ordre du tiers.
Mentionner sur un support, quel qu'il soit – carte Vitale ou dossier médical personnalisé –, que la personne a été informée de la législation permettrait aux préleveurs de parler aux familles de manière différente. Dire à une famille dont l'enfant vient d'être tué dans un accident que l'on va prélever son coeur, ses poumons, ses reins, est affreux, et je comprends que près d'un tiers des familles opposent un refus. Aussi partir du fait que la personne décédée a été informée de son vivant et qu'elle a pu en discuter permettrait de faciliter le dialogue.
L'article 5 est très important pour l'avenir de nos greffés.