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Intervention de Jean-François Copé

Réunion du 25 novembre 2008 à 15h00
Communication audiovisuelle et nouveau service public de la télévision nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Discussion après déclaration d'urgence d'un projet de loi et d'un projet de loi organique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Copé :

Cela s'est arrangé !

Le média global, cela intègre aussi bien internet que la télévision mobile, car c'est aussi sur ces terrains que se jouera l'avenir de l'audiovisuel.

Une télévision moderne, c'est une télévision sans publicité, qui n'aura plus du tout le même rapport avec l'audience, mais ce n'est pas une télévision sans audience. Il faut que les choses soient parfaitement claires à cet égard et nous le répèterons tout au long du débat.

L'objectif d'audience demeure, mais il évolue. C'est un objectif non seulement de quantité, mais aussi de qualité. Combien de personnes ont regardé l'émission d'hier soir à la télévision publique. Et qu'en ont-elles retenu ? Ces deux critères doivent être adossés l'un à l'autre.

Ce qui changera la vie des téléspectateurs, c'est que les programmes commenceront à vingt heures trente, et non plus à vingt-et-une heures, et que la seconde partie de soirée sera à vingt-deux heures quinze et non plus à vingt-trois heures quinze. Ceux qui aiment les émissions politiques pourront les regarder après une journée de travail à une heure décente, en appréciant à leur juste valeur les débats qui opposent, sur ces magnifiques plateaux, les députés de droite et de gauche. Nous pourrons ainsi aider nos concitoyens à se forger leurs convictions civiques à une heure décente.

Enfin, une télévision moderne, c'est une télévision ambitieuse qui reflète la diversité et la richesse de notre société. Je souhaite que nous prenions le temps d'aborder cette question sans tabou lors de notre débat. Ce plafond de verre qui donne le sentiment à toute une partie de nos concitoyens que la réussite, ce n'est pas pour eux, que, quels que soient leur mérite et leurs efforts, on ne leur confiera jamais de responsabilités à la hauteur de leurs compétences, ce sentiment de frustration est malheureusement omniprésent dans notre société et peut conduire au désespoir toute une frange de notre jeunesse, ce que nous ne pouvons accepter, car cela fragilise l'idéal républicain.

On me demandera : « Quel est le lien avec la télévision ? » La télévision a aussi une responsabilité dans ce domaine. Je considère que les responsables de chaînes doivent engager des actions volontaristes pour que ceux qui font la télévision soient à l'image de ceux qui la regardent, et pour que soit complètement banalisé l'exercice de responsabilités importantes par n'importe quel citoyen compétent, indépendamment de son nom, de son origine, de sa couleur de peau ou de son milieu social.

Je crois profondément à cette idée, et c'est pourquoi, avec Christian Kert, Frédéric Lefebvre et Michel Herbillon, nous avons déposé un amendement sur la diversité, qui a été adopté par la commission spéciale. Désormais, le CSA transmettra tous les ans au Parlement un rapport sur la diversité à la télévision. Il formulera, le cas échéant, des propositions qui nous permettront d'accélérer le mouvement, et le Parlement se saisira tous les ans de cette ambition. Je serai personnellement très engagé sur cette question.

Mes chers collègues, nous voilà donc placés devant nos responsabilités. C'est un rendez-vous politique majeur, car il y a très longtemps que la représentation nationale n'a osé débattre d'une réforme de la télévision publique de cette ampleur. Le moment est venu d'avoir un débat passionnant, peut-être parfois passionné, mais à la hauteur des enjeux. Cela veut dire à la hauteur des attentes de ceux qui nous regardent aujourd'hui : non seulement les téléspectateurs, bien sûr, mais aussi ceux qui font la télévision, qu'ils soient producteurs, auteurs, réalisateurs, acteurs, techniciens, journalistes, annonceurs. C'est aussi à eux que je pense à cet instant.

Je dois l'avouer, la télévision est un milieu que je ne connaissais que comme téléspectateur et comme ministre du budget. Aujourd'hui, je ne vois plus tout à fait les choses de la même manière. Comme tout le monde, lorsque le Président de la République a annoncé, il y a presque un an, le projet de suppression de la publicité, je me suis demandé comment nous allions faire.

Et puis, nous avons travaillé avec la commission, et je me suis, à titre personnel, passionné pour cette réflexion. J'ai compris que nous avions l'occasion de faire quelque chose de fantastique. Je suis allé à la rencontre de ces femmes et de ces hommes sans lesquels la télévision n'existerait pas. Je les ai écoutés. J'ai perçu non seulement des doutes, des angoisses, mais aussi des espérances.

En examinant ces deux projets de loi, je souhaite que nous ne les décevions pas. Au-delà des divergences que nous pouvons avoir les uns et les autres, n'oublions pas qu'eux aussi attendent cette réforme. La suppression de la publicité à la télévision publique, ils étaient nombreux à la réclamer, même à gauche.

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