La troisième avancée concerne le diagnostic prénatal, en particulier le diagnostic de la trisomie 21. C'est évidemment un sujet particulièrement douloureux, que nul ne peut aborder sans une profonde humilité, mais il est clair qu'un diagnostic prénatal systématique n'aurait de sens que si l'on était prêt à en tirer les conséquences, autrement dit si l'on acceptait que la constatation d'une anomalie doive conduire à une interruption de la grossesse. Sinon, qu'est-ce qui justifierait le caractère systématique du dépistage ?
La question est évidemment de savoir s'il est légitime de s'engager dans cette voie. Lors des états généraux, tous les organismes consultés ont répondu par la négative, en relevant les effets potentiellement eugénistes d'une telle pratique. Je partage profondément leur avis. Souhaiter que tous les enfants à naître soient beaux et bien portants, c'est évidemment bien compréhensible ; poser en principe qu'ils puissent être sélectionnés, ce serait totalement inacceptable.
S'agissant enfin, de la recherche sur l'embryon, Alain Claeys disait hier soir que, pour beaucoup d'entre nous, l'interdiction sauf dérogation était ressentie comme un moindre mal. C'est vrai, et je ne cache pas que je me reconnais pleinement dans cette expression. Aucun de ceux pour qui l'homme n'est pas seulement un être biologique, aucun de ceux pour qui la vie humaine, même lorsqu'elle est en devenir, a quelque chose, disons-le, de sacré, ne peut accepter sans les plus vives réticences qu'un embryon utilisé pour la recherche soit ensuite voué à la destruction.