Merci, monsieur Herbillon.
Nous avons au final un dispositif de coproduction législative au meilleur sens du terme. Personne ne pourra dire que le débat public n'a pas eu lieu. Personne ne pourra prétendre que les parlementaires n'ont pas été associés. Neuf mois ont été consacrés à la préparation de cette réforme. Le moins que l'on puisse dire est que nous aurons fait un gigantesque travail en amont et ceux qui nous expliquent sans rire que nous faisons les choses dans la précipitation soit ont un métro de retard, ce qui peut arriver à des gens fort occupés par ailleurs, soit font preuve de mauvaise foi, ce que je ne peux imaginer dans une République moderne.
Cette réforme est également historique car il y a vingt ans que ce débat aurait dû avoir lieu. Cela fait vingt ans, en effet, que dans les colloques, les dîners en ville, les salons de toute nature, on explique ce qu'il faudrait faire pour la télévision publique, tout en se gardant bien de le traduire dans un texte législatif !
Du coup, les défis sont parfaitement connus. Le premier est le sous-financement de l'ensemble de l'audiovisuel français, un sous-financement qui freine la création et entrave le développement de nos chaînes, au détriment d'un secteur économique qui ne demande qu'à participer davantage au rayonnement de la France et de sa culture, comme l'a fort justement rappelé Christine Albanel.
Pour en sortir, il fallait une réforme globale qui nous permette d'en finir enfin avec cette opposition grotesque entre chaînes privées et chaînes publiques. Ce combat n'a strictement aucun sens. Ce qui compte pour nous, c'est que l'on ne s'imagine pas que la bonne santé des unes devrait passer par l'affaiblissement des autres. C'est au développement de l'ensemble de la télévision française qu'il nous faut travailler. Permettre aux chaînes de se développer, qu'elles soient publiques ou privées, grandes ou petites, nouvelles ou historiques, c'est soutenir la diversité des programmes proposés.
La clé de ce renforcement global du secteur audiovisuel est en fait devant nous. Ce n'est certainement pas le statu quo, et j'invite d'ailleurs les uns et les autres, notamment ceux qui s'inquiètent de la capacité de financement du secteur audiovisuel public, à se poser une seule question : qu'en serait-il si nous n'avions rien fait, alors que le marché publicitaire s'effondre ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'UMP.)