L'analyse de M. le rapporteur est excellente.
Plusieurs amendements visent à la création d'un registre où s'exprimerait de façon positive le désir de donner des organes.
L'intention est très bonne : chacun d'entre nous pourrait donner explicitement son accord pour un don d'organes ; les familles dans le deuil seraient ainsi soulagées : alors qu'elles ont d'autres préoccupations, il serait plus facile pour elles de s'en remettre à cette décision prise par la personne décédée elle-même.
Malheureusement, la réalité de notre temps fait que la question ne se pose pas ainsi : notre civilisation a tendance à occulter la mort, et ce qu'il advient du corps après la mort. Nous ne sommes plus dans l'Antiquité, où les humains étaient appelés des mortels. Aujourd'hui, de nombreux humains se croient plus ou moins immortels et ont, en tout cas, tendance à ne pas réfléchir à ces questions.
Nous n'atteindrons donc jamais un pourcentage élevé de personnes décidées à statuer sur l'avenir de leurs organes après leur mort, quels que soient les efforts de communication effectués. Ces questions sont trop éloignées de la culture de notre civilisation.
Nous devons donc choisir entre un registre des refus, donc un consentement implicite de tous ceux qui ne sont pas inscrits, et un registre des acceptations ; ne sont alors donneurs que ceux qui en ont vraiment exprimé le désir. Or tous les pays du monde qui ont choisi ce second système sont loin derrière la France en nombre de dons d'organes après la mort.