Cette évolution n'est que l'occasion que les progrès de la recherche donnent de s'exprimer à un projet parental déjà présent dans la société. Voilà du reste longtemps que, d'abord au nom des convenances sociales, qui exigeaient de masquer la réalité, puis, aujourd'hui, au nom du projet parental, la famille ne repose plus sur la seule origine biologique. Chacun répète d'ailleurs à l'envi, dans cet hémicycle comme en commission, que le lien de filiation doit venir du coeur plus que du corps ou des gamètes.
Aussi est-il paradoxal, une fois ce constat établi, que les réactions varient selon les sujets abordés. Prenons l'exemple de la gestation pour autrui. Il est désormais impossible de s'y opposer pour des raisons de principe dès lors que l'on a admis l'intervention d'un tiers donneur, laquelle place le couple dans une situation qui n'est pas directement liée aux rapports entre conjoints.