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Intervention de Serge Blisko

Réunion du 9 février 2011 à 15h00
Bioéthique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Il est bien évident qu'une jeune femme qui souffre de stérilité aura beaucoup plus de difficultés à s'inscrire dans un processus social en formant un couple stable, comme vous l'exigez.

En réalité, ces exigences sont très cruelles. Cruauté que l'on retrouve quand vous voulez revenir en arrière sur le dépistage prénatal systématique de la trisomie 21 – qui laisse le libre choix aux femmes de décider de la suite des événements –, au nom de vos convictions, alors que l'on sait bien que la naissance d'un enfant handicapé dans une famille est un drame.

À la cruauté vous ajoutez la tromperie. Par exemple, vous voulez limiter à trois le nombre d'embryons congelés, alors même que la technique de vitrification des ovocytes est aujourd'hui maîtrisée par très peu d'équipes scientifiques dans notre pays. En limitant à trois le nombre d'embryons congelés, vous savez que vous allez réduire les chances de réussir les fécondations in vitro. Ne soyons pas dupes, vous voulez démontrer ainsi que certains centres ont des résultats peu satisfaisants ; vous demanderez ensuite à l'Agence de la biomédecine de les fermer et vous commencerez à attaquer la fécondation in vitro. D'ailleurs, le collège des gynécologues-obstétriciens français ne s'y est pas trompé et vous demande d'arrêter tout de suite avec cette histoire de trois embryons congelés à ne pas dépasser.

De la même façon, vous trompez les Français. Vous voulez leur faire croire qu'il y aurait des solutions alternatives aux cellules souches embryonnaires. Tous les travaux scientifiques soulignent l'extraordinaire potentialité et la supériorité de ces cellules souches. La science a démontré qu'elles étaient capables de reproduire tous les tissus du corps humain, sans risque de vieillissement. La recherche sur l'embryon est donc devenue indispensable pour, d'une part, répondre aux couples en détresse et, d'autre part, faire progresser des domaines aussi fondamentaux que la thérapie génique, la recherche et le traitement de maladies comme la myopathie, certains cancers, la mucoviscidose, pour les plus connues.

Le 26 janvier dernier, l'Académie nationale de médecine a adopté un rapport qui souligne le potentiel des cellules souches du cordon et du placenta en médecine régénérative. Il est donc indispensable, comme le réclame l'Académie, d'autoriser sans restriction la recherche sur les cellules souches embryonnaires pour comprendre et analyser les extraordinaires perspectives de réparation cellulaire. Nous souhaitons, bien sûr, que ces recherches soient encadrées par l'Agence de la biomédecine, mais également que les chercheurs ne soient plus soumis aux interdictions, aux pressions, à l'examen minutieux de leur projet et, pour tout dire, à une surveillance idéologique tatillonne inspirée d'autres idées que celles du progrès scientifique et médical et du service des malades. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Aujourd'hui, votre perception de la recherche reste marquée du sceau de la défiance. Il serait temps de sortir du carcan idéologique pour enfin s'ouvrir au progrès, tout simplement.

De la même manière – M. Vanneste en a fait une très belle démonstration –, vous êtes fermés aux évolutions de la société. Vous réfutez et méconnaissez le succès du PACS. Il y a eu trois PACS pour quatre mariages l'an dernier.

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