J'ai les procès-verbaux, monsieur le haut-commissaire.
C'est donc un constat de bon sens : le RMI existe depuis vingt ans, et il y a toujours des pauvres sans emploi. Il est d'ailleurs bien curieux de vouloir fêter l'anniversaire du RMI après avoir tenu des propos si peu flatteurs pour lui. Peut-être la situation économique actuelle vous incite-t-elle à plus de retenue, comme elle a incité le Gouvernement à reprendre les emplois aidés, hier vilipendés : le budget 2008, comme le budget 2009 que nous venons de voter, prévoyait une forte réduction des crédits destinés à ces emplois.
Le retour à l'emploi, sur le plan collectif, dépend avant tout de l'économie ; face à l'économique, le social peut aider ponctuellement, mais il ne remplacera jamais une politique forte en faveur de l'emploi. Le RSA sera, sur ce plan, logé à la même enseigne que le RMI.
Il est faux de dire que le frein essentiel au retour à l'emploi est d'ordre strictement financier. Toutes les analyses témoignent que les questions de logement, de santé, de formation ou de mobilité sont bien plus prégnantes que l'aspect financier. Lorsque cet aspect est mis en avant, nous sommes en droit de nous interroger sur les conditions de travail et sur les salaires dispensés.
Le second motif de création du revenu de solidarité active est l'existence de travailleurs pauvres. Là encore, des questions se posent. Pourquoi renforcer le marquage social, alors que vous semblez lutter contre l'assistanat ? Pourquoi un double système, avec la PPE et le RSA ? Pourquoi un double fichage, l'un pour la PPE, l'autre pour le RSA ? À cause de ce double fichage et de cet assistanat retrouvé, il va vous falloir créer plus de 2 000 postes dans les caisses d'allocations familiales, sans compter ceux à créer dans les conseils généraux.