J'estime cependant que ceux qui travaillent doivent être considérés comme entrant dans le monde du travail et bénéficier dès lors d'un traitement égalitaire dans l'entreprise – ou dans toute structure qui leur apportera une rémunération.
Ce point a fait l'objet de débat. J'espère que, dans le futur, dans le cadre de l'examen du premier rapport sur la situation des jeunes qui sera communiqué à notre assemblée, nous pourrons revenir sur cette question.
J'en viens au traitement des bénéficiaires du revenu de solidarité active dans le monde du travail. Le RSA actuellement expérimenté par les conseils généraux ne concerne que les gens au chômage qui reprennent un emploi. Il s'agit de favoriser le retour à l'emploi en évitant que ceux qui reprennent un travail perçoivent moins que les bénéficiaires d'allocations. Le RSA, tel qu'il résulte de nos travaux, visera tout le monde, les anciens chômeurs et ceux qui sont déjà en activité, dès lors que la rémunération perçue sera considérée comme faible. Il n'y aura pas de traitement inégalitaire dans l'entreprise. Il y aura en revanche une augmentation nette de pouvoir d'achat pour tous. Plusieurs millions de salariés sont concernés par cette mesure.
En cette période de crise, heureusement, monsieur le haut-commissaire, que vous avez permis à nos assemblées de voter ce projet ! Dans les mois, voire les années à venir, l'augmentation du pouvoir d'achat des catégories les moins favorisées de notre pays sera en effet une préoccupation essentielle. Le coût de cette mesure a fait l'objet de longs débats. Mais la société française pouvait bien faire cet effort pour figurer parmi les nations les plus évoluées dans le domaine social.