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Intervention de Alain Anfosso

Réunion du 2 février 2011 à 10h00
Commission des affaires sociales

Alain Anfosso, directeur du projet Gerhome du Centre scientifique et technique du bâtiment, CSTB :

Afin de résoudre la complexité des procédures et la difficulté d'une coordination, nous essayons de trouver des solutions. Un partenariat a été signé pour uniformiser la liste de travaux finançables par l'ANAH et par la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), grande pourvoyeuse d'aides directes. Au niveau local, nous facilitons aussi les connexions locales entre les demandes que reçoivent les caisses d'assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) et le versement des aides par l'ANAH.

Au-delà des rapprochements nationaux, l'action locale reste un enjeu important. La mobilisation des aides de l'ANAH est plus facile quand une collectivité locale se comporte en chef de file et met en place l'ingénierie nécessaire pour coordonner les initiatives. À défaut de pouvoir prendre toutes les rênes en main, elle peut proposer une information unique ou rapprocher ceux qui disposent d'une partie des données. C'est à cette philosophie qu'obéit le programme « Habiter mieux », qui, au-delà d'une action ciblée en matière énergétique, améliore la qualité du logement des propriétaires occupants âgés.

Nous cherchons à ce que les différents acteurs intervenant auprès des ménages acquièrent des réflexes en matière de repérage, d'orientation et de signalement. Cela suppose des connexions locales. Depuis longtemps l'ANAH met en place des opérations programmées et apporte un soutien, notamment financier, aux collectivités qui instaurent une coordination, en l'absence d'un dispositif qui permettrait de chapeauter toutes les aides.

La proximité est une autre donnée importante. Il est souvent difficile de convaincre les personnes âgées d'objectiver leur situation ou de les amener vers un programme adapté à leur situation. Délicatesse et proximité sont nécessaires. Le diagnostic requiert aussi des compétences techniques ou financières. Il faut par ailleurs une certaine astuce locale, puisqu'on réfléchit tantôt sur le neuf, qu'il s'agit de normaliser, tantôt sur l'existant, en composant avec la structure du bâtiment. L'initiative locale va donc au-delà du simple rapprochement des règles nationales. Le programme « Habiter mieux », véritable laboratoire autour de ces sujets, permettra de développer les connexions entre les actions des différents intervenants.

L'adaptation de l'habitat est un enjeu capital pour le parc existant. Si, pour des raisons pragmatiques, une normalisation intégrale semble compliquée, ne nous cachons pas que, compte tenu des projections démographiques, il faut tout de même prévoir d'adapter quelque deux millions de logements.

À mon sens, c'est par un discours général sur la qualité des logements qu'on rendra le sujet plus « sexy », car nul n'anticipe de plein gré, avec cinq ou dix ans d'avance, sa propre dépendance. Les actions locales et les opérations programmées ont le mérite de proposer une visibilité locale, la politique nationale restant axée sur le problème de l'énergie. Peut-être peut-on contrebalancer cette situation par des plans de communication, mais il faudra alors veiller à ne pas décevoir les attentes.

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