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Intervention de Daniel Goldberg

Réunion du 1er février 2011 à 15h00
Débat sur la politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Goldberg :

Au début de son intervention, M. le ministre a dit en substance qu'ici se joue l'avenir de la République. Je corrigerai son propos en disant que, pour moi, ici se joue le présent de la République. En effet, ce n'est pas dans vingt ans, une fois que les quartiers auront été refaits, que le modèle républicain doit trouver sa réalité. Et il se trouve que je suis, en tant que député d'Aubervilliers, de La Courneuve et du Bourget, quelque peu concerné par le sujet.

Depuis trois ans et demi que je siège dans cette assemblée, nous n'avons jamais eu de débat sur la politique de la ville ni d'évaluation du travail réalisé par l'ANRU et par ACSÉ La décision de confier le dispositif à des agences extérieures, financées par des fonds qui transitent à peine par le budget de l'État, fait qu'il n'a jamais donné matière à réelle discussion, ni au moment des débats budgétaires, ni en d'autres occasions.

Alors que chacun s'accorde à reconnaître l'importance de ce dispositif non seulement pour l'équilibre des quartiers, mais également pour celui du pays tout entier, le débat démocratique a particulièrement fait défaut.

Si, comme cela a été dit, certains quartiers vont mieux, d'autres sont encore soumis à une logique de ghetto, laquelle se manifeste, selon l'analyse d'un certain nombre d'universitaires, par un phénomène de cage et de cocon : une cage qui enferme, un cocon qui rassure. La question que nous devons nous poser, et que nous poseraient certainement les habitants et les représentants associatifs de ces quartiers s'ils participaient à ce débat, est celle de savoir quel effort la République fait pour répondre aux problématiques et aux problèmes de ces quartiers. Un indicateur très concret de l'accompagnement éducatif proposé aux jeunes qui y vivent pourrait être le nombre de journées d'absence d'enseignants non remplacés.

Il est un autre point qui me gêne lorsque l'on parle de politique de la ville. À force de parler de zones sensibles et de zones défavorisées, on en oublie qu'il y a des zones favorisées et des zones « insensibles ». Une marche supplémentaire à franchir serait peut-être de doter votre ministère d'un périmètre lui permettant de peser non seulement sur les quartiers en difficulté, mais aussi sur les quartiers qui vont bien.

Le souhait a été exprimé, au début de ce débat, que votre ministère soit directement rattaché au Premier ministre. Le fait que vous soyez un ministre de plein exercice est déjà un progrès.

La question que vous devriez vous poser, si je puis me permettre, monsieur le ministre, ou, en tout cas, poser à vos collègues, est celle de la manière dont vous pourriez agir pour que, dans les quartiers qui ne connaissent pas les mêmes difficultés que les nôtres, des actions très concrètes soient menées, en dehors des obligations qui leur sont actuellement imposées.

Je souhaiterais vous poser deux dernières questions, monsieur le ministre.

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