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Intervention de Maurice Leroy

Réunion du 1er février 2011 à 15h00
Débat sur la politique de la ville

Maurice Leroy, ministre de la ville :

Monsieur Dray, j'espère que mes propos ne vont pas vous paraître seulement une motion de synthèse, un concentré de discours, et que vous reconnaîtrez leur sincérité. Je sais quelles actions vous avez menées, en tant que vice-président de la région Île-de-France et ailleurs, notamment en direction des associations. Vous avez abordé une série de questions majeures, mais je suis hélas obligé de vous répondre, à mon tour, en style quelque peu télégraphique.

Les copropriétés dégradées sont une réalité. Avant d'être ministre, j'ai travaillé, il y a bien longtemps, sur celles du Bac-d'Asnières, à Clichy-la-Garenne. Je connais donc bien le sujet. La difficulté, pour une fois, n'est pas financière, mais liée au droit de propriété. Je vous rejoins quand vous dites qu'il faut être imaginatif, créatif, inventif en ce domaine. J'ai saisi Benoist Apparu de cette question dans le cadre du dossier du Grand Paris, et je sais qu'il y travaille. Mais je lui ai dit : « Si vous ne trouvez pas les moyens juridiques de régler la question, on va se planter », tant le problème est prégnant en Île-de-France. Soyons clairs : nous partons de zéro et il nous faut inventer les outils juridiques adéquats. De même que Jean-Louis Borloo a eu le génie de créer l'ANRU et l'ingénierie qui va avec, il faudrait inventer une ANRU consacrée aux copropriétés dégradées. Il faut vraiment s'y atteler.

Je vous remercie d'avoir mis le « zoom » sur les associations. Ce que vous avez dit est vrai : les maires sont en première ligne, mais, sans le tissu associatif, sans le travail formidable des bénévoles sur le terrain, il y a belle lurette que tout aurait explosé, bien plus gravement que tout ce que certains ont exprimé ici. Les services qui sont derrière moi peuvent en témoigner : il n'est pas une réunion à laquelle je participe sans reconnaître qu'il est inadmissible que les subventions n'arrivent pas dans les délais. C'est un problème que je m'engage à régler. Je ne sais pas si j'y réussirai, mais vous aurez remarqué que je n'abuse pas des effets d'annonce.

Quand vous dites que ces retards existaient déjà sous les quatre derniers ministres de la ville, vous êtes indulgent, car cela fait beaucoup plus longtemps que cela ! J'ai moi-même été membre du cabinet d'un ministre de la ville qui avait essayé de régler le problème sans en venir à bout, mais je peux témoigner de mon action : quand Charles Pasqua m'a confié la mise en oeuvre du Pacte 92 dans les Hauts-de-Seine, je l'ai fait et cela a fonctionné ; dans le conseil général que je préside aujourd'hui, celui de Loir-et-Cher, j'ai mis en oeuvre les contrats de ville dont il était signataire. Je m'appuie non pas sur des effets d'annonce, mais sur des actes !

Je ne sais pas si je réussirai partout, car les situations sont différentes d'un département à l'autre. Ainsi, on a déjà évoqué les départements où ce sont les villes qui négocient avec leur tissu associatif et qui le financent sous forme d'avances, ce qui complique évidemment les choses, mais il y en a d'autres où les crédits doivent avoir été engagés. Le fait que les préfets soient délégataires des crédits est une nouveauté, et si Marc Goua a pu m'interpeller légitimement sur leur baisse, c'est bien parce que son préfet a aujourd'hui la maîtrise des crédits. Voilà une action que j'ai, en deux mois, menée à bien.

Si je ne réussis pas, ce sera un nouvel échec de la politique de la ville, mais personne ne le souhaite ici, et je vous assure que je vais me battre pour préserver le tissu associatif. Je n'ai jamais aimé les dispositifs comme « Été jeunes » – les jeunes cessent-ils de l'être en hiver ? – ou « Antiprécarité l'hiver » – n'y aurait-il pas de précaires en été ? Vous voyez que, moi aussi, je sais évaluer la politique de la ville. Nous avons besoin de travailler dans la durée et dans la contractualisation, et les associations aussi. Je vais me battre, et nous ferons le bilan d'ici la fin de cette année.

Il n'y aura donc pas longtemps à attendre pour savoir si je suis parvenu ou non à remplir mes objectifs, mais, en deux mois seulement, je suis parvenu à obtenir de François Baroin qu'il n'y ait pas de gel des crédits concernés, et je l'en remercie. Les crédits ont été votés fin décembre, et les préfets les ont à leur disposition. Maintenant, il faut que les choses se mettent en ordre de marche dans chaque département. Il n'y a pas de raison pour que les associations n'aient pas reçu leurs crédits d'ici mars ou avril. C'est mon combat.

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