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Intervention de Serge Grouard

Réunion du 1er février 2011 à 15h00
Débat sur la politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Grouard :

Monsieur le ministre, je vais vous décevoir : je ne vous poserai pas de questions. Je souhaite en effet surtout débattre du rapport de François Goulard et François Pupponi, que je juge d'autant plus excellent que la ville d'Orléans y est citée en exemple. (Sourires.) Je réagis avec humilité, car je sais que j'ai beaucoup de travail devant moi, mais je les en remercie. Je tiens en particulier à saluer la méthode qu'ils ont adoptée et qui a consisté à visiter plusieurs villes de France, afin d'étudier différents exemples de renouvellement urbain et de politique de la ville, les expériences qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas. Ils sont partis du bas pour remonter vers le haut, et non l'inverse.

Quatre paramètres me semblent, d'après mon expérience, jouer un rôle essentiel dans la réussite ou l'échec d'une politique de la ville.

Premièrement – et je suis bien conscient d'enfoncer une porte ouverte –, les moyens. De ce point de vue, nous avons changé de braquet grâce à l'ANRU – et j'en remercie Jean-Louis Borloo, ici présent, car, sans sa volonté féroce, cette agence n'existerait pas aujourd'hui.

Deuxièmement, les politiques doivent être transversales. Or, elles ne le sont que partiellement : la transversalité fonctionne bien sur le volet urbain, moins bien sur le volet humain, notamment dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, de la santé – le rapport contient des éléments très intéressants sur ce point – et de la sécurité. Monsieur le ministre, vous avez indiqué tout à l'heure que la politique de la ville ne devait pas se substituer aux politiques de droit commun. Je n'en suis pas si sûr, car, tant qu'on la limitera à des politiques exceptionnelles, on exclura les autres. Or, celles-ci sont déterminantes dans la réussite des quartiers : l'éducation, par exemple, est fondamentale. Il en est de même pour l'emploi : quand Pôle Emploi ne veut pas s'installer dans ces quartiers, ça ne fonctionne pas. Alors, en compensation, on crée une maison de l'emploi – là encore, merci Jean-Louis Borloo –, en essayant d'y intégrer tout de même Pôle Emploi, et on s'engage dans des discussions infinies. Je pourrais multiplier les exemples : c'est du vécu !

Troisième paramètre, la durée : il faut arrêter de modifier sans cesse les politiques. Je dirai même, avec un soupçon de provocation, qu'il vaut presque mieux une mauvaise politique qui dure que de bonnes politiques qui changent tout le temps.

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