Monsieur Muzeau, je ne crois pas que le rapport de M. Pupponi et de M. Goulard soit simplement un énième rapport de plus. La politique de la ville se construit au fil des gouvernements successifs, s'inscrit dans la continuité de l'action publique, et les rapports sont toujours utiles. Celui-ci ne fait pas exception : je tiendrai compte, dans mon action ministérielle, des diagnostics et des éléments très critiques qu'il comporte. Quant aux crédits, j'ai expliqué que leur baisse globale – que je ne nie pas – se traduisait forcément sur le terrain.
J'ai apprécié que vous évoquiez Hubert Dubedout, qui a lancé, il y a près de trente ans, la fameuse idée du guichet unique. Certes, celui-ci n'est toujours pas en place, mais du chemin a été parcouru.
Par ailleurs, je souhaite en effet que se tienne un comité interministériel présidé par le Premier ministre, car nous savons tous qu'il n'y a de politique de la ville qu'interministérielle. Vous avez évoqué, à juste raison, la politique de sécurité et la police de proximité : elles ne peuvent être actées et relancées que dans le cadre d'un CIV. Nous savons tous comment fonctionne l'État dans notre pays. L'existence d'un ministère de la ville de plein exercice est, certes, une avancée, mais il faut qu'un CIV puisse se tenir. J'y travaille, et je viendrai rendre compte de ses orientations devant votre assemblée. Si je ne peux évidemment annoncer, pour l'instant, son ordre du jour, je puis vous indiquer que certaines des questions que vous venez d'évoquer y seront inscrites. Je pense notamment à l'emploi. Je souhaite en effet qu'avec Xavier Bertrand nous territorialisions les contrats aidés, précisément afin d'éviter les effets que vous venez de décrire. Y parviendrai-je ? Je l'ignore. Mais je me battrai pour cela.