Monsieur le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration nos concitoyens sont très attachés à la sécurité, fonction régalienne de l'État, car elle les touche tous au quotidien.
L'adaptation des moyens aux besoins, y compris dans ce domaine, est une ardente obligation à laquelle nous devons tous souscrire. Toutefois, lorsque l'autorité de l'État est ouvertement défiée et bafouée par des arrêts de travail plus ou moins larvés émanant d'agents de la fonction publique soumis à un statut spécial et qui s'engagent formellement à ne pas faire grève, comme cela vient de se produire au sein la police, dans les compagnies républicaines de sécurité, cela heurte profondément l'opinion.
Où va-t-on ? Où est le respect des principes républicains ?
Au-delà du caractère spectaculaire d'une mise en scène visant à défendre des intérêts purement catégoriels, le signal transmis nous semble particulièrement inquiétant. Comme mon collègue Jean-Christophe Lagarde et moi-même l'avons maintes fois exprimé dans cet hémicycle, nous croyons qu'il faudra avoir un jour le courage de territorialiser les CRS en unités spéciales, en particulier dans les banlieues difficiles, pour apporter hommes et moyens là où d'immenses besoins se font sentir.
La révision générale des politiques publiques concerne aussi la police ; tous les spécialistes et toutes les personnes avisées savent que c'est la seule solution pour dégager de nouveaux moyens permettant de mieux assurer la sécurité quotidienne de nos concitoyens.
Parallèlement, il faut, bien entendu, cesser de dissoudre des escadrons de gendarmes mobiles et leur confier la totalité des opérations de maintien de l'ordre qu'ils assurent avec compétence et efficacité, et à un coût plus raisonnable.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous préciser les axes de votre politique en la matière ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)