Monsieur le secrétaire d'État chargé des transports, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, Météo France prévoit de réorganiser son implantation territoriale et en particulier de fermer, en 2013, sa station de Bergerac. Cette décision, prise à la suite d'un arbitrage en faveur de la station d'Agen, ne manque pas de me surprendre.
Bien plus que celle d'Agen, la station météorologique de Bergerac se trouve au coeur de l'ensemble Dordogne-Lot-et-Garonne qu'elle a vocation à couvrir. Compte tenu des autres suppressions envisagées, notamment celle de Brive, la station de Bergerac se trouvera, plus encore qu'auparavant, au coeur d'une zone qui ne sera pas couverte.
En outre, cette station est située dans un aéroport international qui accueille près de 300 000 passagers par an, trafic sans commune mesure avec celui de l'aéroport d'Agen qui ne voit passer que dix fois moins de passagers. Or, même si l'on peut noter de très importantes avancées en matière de prévisions numériques avec les systèmes ARPEGE, ALADIN et surtout AROME, on sait que la relation de proximité entre le prévisionniste et les aiguilleurs du ciel est cruciale pour gérer le plus finement possible les événements météorologiques. Certains de vos collègues du Gouvernement qui ont dû être récemment détournés vers l'aéroport de Bergerac ont pu mesurer l'intérêt de cette relation.
Par ailleurs, la station météorologique de Bergerac est logée gratuitement dans des locaux mis à disposition par les collectivités territoriales et par la Chambre de commerce de la Dordogne, alors que la station d'Agen doit louer les siens. Est-ce vraiment le sens de la RGPP que de faire peser sur l'État des charges de fonctionnement plus importantes ?
Enfin, dans la mesure où Bergerac perdra, en 2014, l'établissement spécialisé du commissariat de l'armée de terre, où l'un des établissements de la Société nationale des poudres et explosifs – entreprise publique –, Bergerac NC, fermera en mars prochain, où des menaces planent sur la CRS 17, où l'avenir d'une autre filiale de la SNPE, Eurenco, se fait incertain, est-il vraiment logique d'accélérer le désengagement local de l'État en retirant également la station de Météo France ?
Cette décision ne semble pas respecter les critères d'intérêt général et, à ce titre, doit être reconsidérée.