Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 25 janvier 2011 à 16h15
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie :

Nous ne sommes pas seuls à décider. La zone euro compte 17 membres, parmi lesquels, l'Allemagne, le pays qui, dans les formules de mutualisation, apporte le plus.

Nous ne sommes pas non plus seuls à emprunter. De ce fait, même si la dette des pays européens n'est pas sans attrait, les investisseurs peuvent emprunter ailleurs. Quant au Club de Paris, on n'y envisage de restructuration qu'ex post.

S'agissant des obligations européennes, les eurobonds, la proposition Juncker-Tremonti est très intéressante, tout comme l'est celle de Jacques Delpla – qui suggère d'échanger une partie de la dette publique de certains pays de la zone euro en dette senior dite « bleue » et en dette junior dite « rouge », mais ces deux propositions me semblent prématurées. Il faut d'abord que les Dix-Sept adhèrent à une discipline collective en vue d'une convergence budgétaire suffisante. Un accord sur les eurobonds sera envisageable dès que la solidarité européenne aura fait ses preuves et qu'une forme de fédéralisme économique aura vu le jour.

S'agissant de la participation des créanciers à l'effort de redressement, j'observe que certains actionnaires, notamment irlandais, ont largement été sollicités dans le cadre des opérations de sauvetage.

Nous étudions l'éventualité d'aligner la durée du plan grec sur celle du plan irlandais. Avant le décaissement de la troisième tranche du prêt à la Grèce, la Commission européenne et le FMI sont allés contrôler sur pièces et sur place la mise en oeuvre du plan grec. Les deux instances ont conclu de leurs vérifications que le gouvernement grec respecte les engagements pris, à ceci près que les recettes fiscales sont légèrement inférieures aux prévisions. Ce n'est pas faute de lutter contre la fraude : mon homologue grec se livre à un travail considérable pour exploiter tous les renseignements qui lui sont fournis par les autres États membres sur les contribuables et les ressortissants grecs. La Grèce a tenu compte de cette disparité entre prévisions de recettes et réalisations et ajusté son budget 2011 en conséquence.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion