Monsieur le Premier ministre, n'était-il pas honnête de dire que les ventes d'armes que vous avez évoquées tout à l'heure s'étaient faites aussi sous la présidence de M. Jacques Chirac ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Il n'y a pas de honte pour la Représentation nationale à interroger le chef du Gouvernement. Nous le faisons au nom du peuple français. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Mais ma question est tout autre.En quatre ans, votre majorité a vendu pour 3 milliards d'euros de biens nationaux. Jamais aucun gouvernement n'avait osé brader à ce point le patrimoine de l'État. Et 1 700 édifices supplémentaires sont visés, dont l'Hôtel de la Marine, ce bien remarquable architecturalement, historiquement et symboliquement.
Il appartient au peuple français, à son histoire, et n'est pas un patrimoine ordinaire. Cet édifice est un joyau. Il fut le premier musée de Paris. Ses galeries et salons viennent d'être restaurés avec la bénédiction du ministre de la culture.
Mercredi dernier, le Président de la République, pensant calmer le vent d'indignation qui s'est levé de toutes les classes sociales et de toutes les sensibilités, a déclaré qu'il n'était pas question de le vendre ni de l'aliéner. C'était faire diversion car, dès le 27 novembre dernier, France Domaine mettait en jeu un bail emphytéotique de 80 ans. Cela veut dire que ce joyau de la République sera mis à la disposition d'un promoteur privé libre de tout réaménagement avec pour seul but d'énormes bénéfices.