Le groupe communiste avait résolument combattu l'opération menée en 2006. Si c'était à refaire, nous le referions tant cette fusion nous semble, aujourd'hui encore, lourde de menaces pour les consommateurs et de peu d'intérêt pour le pays.
Cela dit, la fusion a eu lieu et sans doute faut-il trouver en France et en Europe de nouvelles architectures pour que la question énergétique demeure du ressort de la puissance publique. Nous réclamons à cet effet la création d'un pôle énergétique public permettant une maîtrise publique de l'énergie. On ne peut laisser dériver un secteur d'une telle importance sur le plan social et économique.
Votre groupe est en bonne santé et, dans certains domaines, dont celui des services, nous avons relevé d'excellentes expériences. En ce qui concerne l'eau, néanmoins, les collectivités locales ont tendance à « reprendre leurs billes » et à limiter la hausse des tarifs par une maîtrise publique mieux organisée.
Un chiffre manquait à votre exposé : le montant des dividendes que votre groupe a versés pour l'exercice 2010 ? À cet égard, je ne fais pas montre d'une curiosité malsaine : ce montant a une incidence sur le budget de l'État, qui est présent dans le capital du groupe à hauteur de 35,7 %.
Je constate aussi votre quasi-absence sur le continent africain, où votre chiffre d'affaires n'est que de 900 millions d'euros, presque uniquement dans les services aux collectivités locales. Considérez-vous que ce continent ne rapporte pas assez ?
Je partage les inquiétudes formulées par François Brottes au sujet des approvisionnements en gaz et en pétrole car les pays producteurs sont aussi les plus fragiles.
Pour ce qui est de l'application de la loi NOME, maintenez-vous l'objectif de prix que vous avez rendu public il y a quelques mois ? Nous sommes pour notre part opposés à ce processus qui ouvrira la voie à une augmentation du prix de l'électricité.
Le caractère particulier du nucléaire et son acceptabilité par la population imposent la sagesse. Du reste, dans la lignée du rapport Roussely, l'État français est actuellement prudent quant à l'approche politique de cette donnée. Le nucléaire civil reste un domaine réservé en France. Si, demain, un groupe comme le vôtre venait à s'en mêler, il y aurait fort à parier que les difficultés rencontrées aujourd'hui s'en trouveraient aggravées.
Enfin, quelle est votre politique de recherche en matière de gaz de schiste dans notre pays ? Quels sont vos objectifs dans le contexte d'ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques ?