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Intervention de François Brottes

Réunion du 19 janvier 2011 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

Nous avons devant nous le responsable d'une des plus grandes entreprises du monde, la première dans le domaine de l'énergie. Cela étant, M. Lenoir sait bien que la fusion d'EDF et de GDF aurait aussi produit la première entreprise mondiale – publique – en matière d'énergie. Loin de partager son enthousiasme, je regrette que nous n'ayons pas réussi à convaincre la majorité d'aller dans ce sens.

L'apport de GDF a été déterminant pour que Suez devienne le groupe qu'il est devenu. Vous en avez fait bon usage, monsieur le président-directeur général, et vous développez à marche soutenue une stratégie que vous avez défendue. Nous vous donnons acte que vous réussissez plutôt bien.

Pour votre groupe privé franco-belge, la France est un terrain de jeu parmi d'autres. En dépit des différences que nous avons avec le Gouvernement, nous lui conserverons notre soutien tant qu'il maintiendra la gestion du nucléaire par des entreprises publiques, condition de l'acceptabilité de cette industrie dans notre pays.

Avec la norme de consommation de 50 kilowattheures par mètre carré, vous avez réussi lors du Grenelle de l'environnement à favoriser le gaz. Avec la Compagnie nationale du Rhône et quelques autres entreprises sur lesquelles vous semblez vouloir élargir votre influence, vous avez échappé à la régulation par la base puisque l'ARENH ne comprend pas l'hydraulique au fil de l'eau. J'ai noté que vous ne le déploriez pas dans votre exposé liminaire. Reste la question du prix, que le Gouvernement tranchera.

Plus largement, je souhaiterais connaître votre sentiment à propos du mix énergétique mondial. L'offre de votre entreprise est équilibrée. Le nucléaire fait l'objet de velléité aux États-Unis et dans d'autres pays, mais le gaz a encore de beaux jours devant lui. Quelle est votre analyse ?

Vous semblez émettre des réserves sur le haut de gamme en matière de nucléaire. Pourtant, en Italie, en Suisse, en Allemagne, les populations manifestent de fortes réticences et l'implantation de centrales risque d'y être difficile s'il ne s'agit pas de haut de gamme.

Pour ce qui est du gaz, certaines zones productrices – Iran, Maghreb, Russie, notamment –sont ou risquent d'être sujettes à une instabilité politique. Vos entreprises sont en première ligne. La Commission européenne, que nous avons rencontrée récemment avec le président Poignant, se dit déterminée à organiser un groupement d'achat pour neutraliser les effets de prises d'otages, auxquels certains pays membres peuvent être soumis. Quel est votre sentiment à l'égard de cette volonté politique ?

L'Europe souhaite également substituer à la régulation à l'échelle des pays une régulation à l'échelle de l'Union. Qu'en pensez-vous ?

Enfin, la Commission nous a signifié que les résultats de la France étaient mauvais en matière d'efficacité énergétique. Avec 9 %, nous sommes loin de l'objectif de 20 %. J'ai toujours pensé que ceux dont l'intérêt est de vendre de l'énergie n'ont pas intérêt à vendre de l'efficacité énergétique. Or vous prétendez vendre les deux. Votre opinion nous importe car nous avons voté le Grenelle et sommes attachés à la réalisation de ses objectifs.

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