Si je me félicite de ces différentes auditions dans le domaine du nucléaire, l'impression prévaut que la filière française marche en rangs dispersés, qu'il s'agisse de GDF, d'AREVA ou d'EDF avec les affaires Abu Dhabi ou Mitsubishi, sans oublier le problème de l'évaluation du coût du stockage, lequel est en effet arrêté par le ministre chargé de l'énergie sur la base d'un devis de l'ANDRA – on voudrait faire croire que l'on veut stocker au rabais que l'on ne s'y prendrait pas autrement !
La loi prévoyant une réversibilité du stockage pendant au moins 120 ans, ne faudrait-il pas fixer son coût annuel par rapport non pas à la production, mais à la vente d'électricité, ce qui pose d'ailleurs le problème des passagers clandestins, c'est-à-dire ceux qui ont le droit de vendre, mais qui ne produisent pas ? Ne devraient-ils pas participer à l'effort entrepris en matière de démantèlement et de stockage ?
Quant aux déchets faiblement radioactifs à vie longue, j'estime, comme M. Jean Dionis du Séjour, que tout faire reposer sur des communes de 200 habitants est une erreur. Lorsque, en 1990, le Gouvernement Rocard, mis en difficulté au sujet des quatre sites de stockage alors candidats, s'est tourné vers le Parlement pour trouver une solution, celle-ci a été obtenue par une concertation effectuée à chaque phase. Comment d'ailleurs expliquer que l'on ait réussi à trouver des sites de stockage pour des déchets fortement radioactifs, mais pas pour des déchets radifères faiblement radioactifs à vie longue, sinon que le problème n'avait pas été traité de façon démocratique ?
Quant au Cigéo, il me paraît difficile que la descenderie ne se situe pas dans le département qui assume le stockage.