J'ai plaisir à accueillir aujourd'hui notre collègue François-Michel Gonnot, président de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, ainsi que Mme Marie-Claude Dupuis, sa directrice générale. Notre commission consacre une série d'auditions à la filière nucléaire, et la gestion des déchets constitue bien sûr une question centrale. S'agissant de la production des déchets nucléaires, êtes-vous plutôt d'accord avec AREVA, selon laquelle 96 % du combustible est réutilisé, ou avec le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire, qui ramène ce pourcentage en dessous de 20 % ? En d'autres termes, l'uranium et le plutonium retraités sont-ils valorisables, ou bien en attente de valorisation ? Devrons-nous attendre la mise en service des réacteurs de quatrième génération pour pouvoir utiliser ces déchets ? Qu'apportent les EPR sur ce point ?
S'agissant de la gestion des déchets nucléaires à proprement parler, quel est l'état d'avancement du projet de centre de stockage profond destiné à accueillir les déchets moyenne activité vie longue et haute activité vie longue – autrement dit les déchets de retraitement et les déchets ultimes ? Le risque de reproduire les erreurs de l'Allemagne dans son site de Basse-Saxe, qui date du milieu des années 60, est-il exclu ? À combien le projet est-il estimé maintenant que l'obligation de réversibilité a été instaurée ? Les prévisions se montaient à 15 milliards en 2005, mais on entend plus souvent parler de 30 ou 35 milliards aujourd'hui. Par ailleurs, la localisation du centre de stockage à faible profondeur a-t-elle été déterminée ? Enfin, les sites où sont entreposés les déchets en attente de stockage présentent-ils toutes les garanties de sûreté nécessaires ?