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Intervention de Christian Eckert

Réunion du 19 décembre 2007 à 15h00
Pouvoir d'achat — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Eckert :

Étant un député récent, j'ai examiné ce que recouvrent les motions de procédure.

La motion de renvoi en commission signifie que cette dernière n'a pas pu travailler en toute sérénité, ce dont je puis en effet témoigner : nous avons appris lors d'une séance qu'un projet de loi avait été adopté en Conseil des ministres le matin même. Les amendements, c'est le moins que l'on puisse dire, ont été examinés à la hussarde : on avait à peine le temps de tourner les pages d'une liasse que le rapporteur et le président de la commission avaient déjà annoncé leur rejet. Et vous déclarez, à l'instar de M. Lefebvre tout à l'heure, vouloir revaloriser le travail parlementaire ! C'est par les journaux que nous apprenons revirements de position ou précisions ; les choses se discutent dans les couloirs et pas du tout en commission. Sur la forme, le renvoi en commission est donc tout à fait justifié.

Pis encore, je vous ai entendu dire, monsieur le ministre, que les Français ne s'intéressent qu'aux chiffres qui les concernent directement. Mais nous légiférons pour le pays, et il me semble que les élus locaux – vous en êtes d'ailleurs un – ont d'autres pratiques : ils veulent connaître les conséquences des dispositions sur lesquelles ils se prononcent.

Vous affirmez que nous ne faisons aucune proposition, mais tous nos amendements ont été traités par le mépris. J'en veux pour preuve les propos de Mme Boutin : le chèque transport aurait retrouvé des vertus, et l'on pourrait à nouveau l'envisager. Mais nous l'avions proposé à de multiples reprises, et vous nous aviez opposé son inefficacité. Quand la proposition vient de l'autre côté de l'hémicycle, elle est soudain parée de qualités.

J'en viens au fond, et à ce qui est plus grave encore : vous continuez à diviser les Français. Il y a d'après vous les nantis, c'est-à-dire les bénéficiaires de régimes spéciaux ; les fonctionnaires, qui jouiraient de privilèges ; les chômeurs, qui refuseraient le travail qu'on leur propose ; les RMIstes, qui profiteraient des minima sociaux ; les malades, qui devraient acquitter une franchise médicale. Bref, osons le dire même si cela vous choque : à vous entendre, on a le sentiment que vous traitez les Français de fainéants. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Les Français seraient ceux qui travaillent le moins : vous citez des chiffres, des moyennes européennes, allez chercher les exemples qui vous arrangent, et mettez ainsi nos concitoyens en accusation.

Quel modèle nous proposez-vous ? Le modèle américain, y compris, d'ailleurs, dans l'urbanisme. (Mêmes mouvements.) J'étais à Vandoeuvre-lès-Nancy : j'ai entendu le Président de la République vanter les villes américaines, qui auraient été capables, elles, d'ériger des tours en leur centre ! Nous serions le seul pays au monde à n'avoir pas de tours dans nos centres-villes, ce qui serait la cause de tous les maux.

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