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Intervention de Rose-Marie Van Lerberghe

Réunion du 21 décembre 2010 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la république

Rose-Marie Van Lerberghe :

J'ai consacré les dix premières années de ma carrière à la fonction publique : inspection générale des affaires sociales (IGAS) puis délégation à l'emploi. Je me souviens en particulier d'avoir géré le dossier de l'autorisation administrative de licenciement – qui a disparu au profit d'une prise en charge par la justice.

J'ai ensuite passé dix ans dans le groupe Danone, qui s'appelait encore BSN quand j'y suis entrée : la première moitié en tant que directrice de filiales – les Verreries de Masnières puis la Biscuiterie l'Alsacienne –, la seconde dans les ressources humaines, comme directeur du développement social puis comme directeur général des ressources humaines. Dans ce groupe, particulièrement attaché au dialogue social, j'ai beaucoup appris, notamment en matière de développement des compétences. En France, un poids sans doute excessif est donné à la formation initiale – il arrive encore, à mon âge, que je sois présentée par mes diplômes, ce qui serait inconcevable dans d'autres pays. Certes elle est très importante, mais le travail aussi est formateur ; le développement des compétences est un sujet qui m'a passionnée. Dans toute organisation, qu'elle soit publique ou privée, l'adéquation entre compétences et responsabilités est difficile, mais absolument essentielle.

Après cette expérience dans le privé, je suis revenue dans la fonction publique, en tant que déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle ; j'avais souhaité que ces deux volets soient réunis car je suis convaincue que la sécurité de l'emploi est d'abord garantie par la formation tout au long de la vie. J'ai mis en place à cette époque les entretiens annuels d'activité et de développement ; les méthodes du privé ne peuvent pas être directement transposées au public, mais on peut largement s'en inspirer.

Je suis ensuite revenue dans le privé, chez Altedia, où j'ai à nouveau travaillé dans le champ des ressources humaines, du développement des compétences et du management.

Alors que j'avais perdu ma qualité de fonctionnaire, j'ai été – ce fut ma première surprise – rappelée pour diriger l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), ensemble qui emploie 93 000 personnes et dont le budget équivaut à celui de la justice. Cette expérience a été difficile mais passionnante. Là déjà, j'ai essayé d'appliquer tout ce que j'avais appris au cours de ma carrière, notamment en mettant en place non seulement les entretiens annuels d'activité et de développement, mais aussi les comités carrière. Je suis en effet convaincue que dans nos sociétés, et notamment pour faire évoluer les services publics, il est indispensable de raisonner en termes d'adéquation entre les compétences et les responsabilités, dans l'intérêt des organisations comme des personnes. La réforme du CSM tend à introduire ces notions ; c'est beaucoup plus délicat que dans le privé, et même que dans le reste de la fonction publique, la justice étant indépendante et la fonction hiérarchique s'y exerçant d'une manière spécifique, mais je suis très intéressée de découvrir comment cette évolution pourra se faire.

À l'AP-HP, j'ai également appris que les choses ne doivent pas être gérées entre soi, les citoyens se sentant concernés. La problématique de la justice est très proche de celle de l'hôpital, qui a connu un peu la même évolution ; les médecins ont considéré pendant très longtemps qu'ils n'avaient de comptes à rendre à personne.

Sans être le moins du monde spécialiste de la justice, je suis passionné par ces sujets et j'espère pouvoir, si je suis nommée, faire profiter le CSM de mon expérience personnelle.

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