Monsieur le président, je voudrais tout d'abord vous demander d'intervenir auprès de certains de nos ex-collègues, qui sont aujourd'hui sur les bancs du Gouvernement. Il me semble que l'agressivité dont ils ont fait preuve tout à l'heure n'est pas de mise dans notre hémicycle. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
J'en viens à ma question. Pour qui ne croyait plus au père Noël, le Gouvernement vient de trouver la formule magique qui va permettre de le réincarner – du moins au bénéfice des trente recteurs d'académie de notre pays. Car pour les enseignants, les élèves, les auxiliaires de vie scolaire et j'en passe, pas d'illusions ni d'espoir : les forces vives de l'éducation nationale sont au pain sec et à l'eau et le resteront.
Le Gouvernement organise une nouvelle saignée de 16 000 postes enseignants pour se conformer à ses prétendus objectifs budgétaires. L'économie réalisée déversera ses bénéfices vers les plus zélés des recteurs, qui auront docilement, complaisamment, aveuglément appliqué les consignes du ministère. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Une nouvelle prime à la casse est donc créée pour les recteurs : de 19 000 à 22 000 euros selon le niveau de saccage atteint au sein de leur rectorat ! Ceci présente au moins une année de salaire d'un enseignant expérimenté.
Merci père Noël, merci Luc Chatel ! Vous qui prétendiez vouloir encourager les élèves selon leur mérite et leur donner les moyens de leurs ambitions, vous voici cajolant les tristes exécutants d'une politique lamentable. Monsieur le ministre, oserez-vous encore nous répondre que votre décision est légitime, fondée et motivée par le seul intérêt des élèves et de leurs enseignants ? (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)