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Intervention de François Brottes

Réunion du 14 décembre 2010 à 18h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

On n'est jamais déçu quand on écoute Anne Lauvergeon, qui a vu passer plusieurs présidents de la République et divers présidents d'EDF : cela donne une certaine expérience. Cette salle n'étant pas un abri, elle a vu se succéder le séisme Proglio et la réplique Roussely. (Sourires.) Nous préférons d'ailleurs auditionner les acteurs d'une même filière individuellement, afin d'éviter certaines tensions, comme ce fut le cas, récemment, avec ceux du photovoltaïque.

Notre commission est un lieu où l'on peut dire certaines choses que l'on ne dit pas forcément ailleurs. Air France aurait peut-être intérêt à fabriquer ses propres avions ; c'est en tout cas le raisonnement que pourrait tenir EDF en suivant votre comparaison, madame la présidente. Il a d'ailleurs été développé devant nous, mais je n'y reviens pas.

Par ailleurs, les Chinois nous ont souvent reproché de leur avoir vendu de vieilles voitures Peugeot dont nous ne voulions plus : lorsque l'on veut exporter une activité industrielle, il s'agit de vendre les outils les plus modernes ; sur ce point aussi, je comprends vos arguments.

Au passage, puisque vous avez dit que l'industrie du nucléaire était celle du temps long, je me permets d'ajouter qu'elle ne supporte pas l'impatience de certains candidats.

Nos concitoyens sont attachés à la transparence, ainsi qu'à la dimension publique du nucléaire. De fait, qu'il s'agisse du CEA, d'EDF ou d'AREVA, le pôle nucléaire français est né d'un volontarisme public qui garantit une certaine sécurité par la prise en compte, au-delà des logiques de profit, de l'intérêt général.

Ma première question porte sur l'uranium : la sécurité est-elle assurée en ce domaine, dont beaucoup d'opposants au nucléaire – en dehors de ceux qui veulent brader cette activité d'AREVA à des intérêts autres que nationaux ou européens – ont souligné la fragilité après les récentes actions terroristes en Afrique ?

Autre sujet : le transport de déchets entre la France et l'Allemagne, qui a suscité de vives émotions. Où en est-on dans le traitement des déchets ? Quelle est leur dangerosité ? Votre avis sera forcément jugé partial, mais le législateur, qui s'est souvent intéressé à ces questions, doit faire le point.

Les contrôles étant beaucoup plus nombreux et plus transparents qu'avant, on peut avoir l'impression que les incidents se sont multipliés. Cela dit, il vous a parfois été reproché de ne pas avoir réagi suffisamment tôt dans la détection de certaines menaces : quelle est votre point de vue ?

La quatrième génération, qui ne produirait plus de déchets, est-elle un rêve d'Icare ?

Enfin, le fabricant que vous êtes a-t-il un avis sur la manière dont nous exploitons les centrales, sachant que le nucléaire, composante majeure de notre mix énergétique, n'est guère efficace en consommation de pointe et très sollicité, par comparaison avec d'autres pays, en semi-base ? En d'autres termes, les centrales vous paraissent-elles bien exploitées ? On observe en effet, dans leur utilisation, des temps de latence parfois très longs. Sans vouloir semer la zizanie, la faute revient-elle, selon vous, au fabricant ou à l'exploitant ?

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