r. Initialement, ce regard était très positif : les Français patrouillaient à pied dans les rues de Kaboul. Par la suite, du fait notamment des nombreux dommages collatéraux, les membres des forces internationales ont été de plus en plus souvent perçus comme des envahisseurs. Mais, aujourd'hui, dans le contexte d'afghanisation de l'armée, il émerge une nouvelle vision des forces étrangères, davantage perçues comme les soutiens de l'armée afghane. Le Afghans souhaitent désormais qu'elles restent le temps nécessaire pour accompagner leur armée. Je fonde mon analyse sur mon ressenti à Kaboul, dans la plaine de Chamali, dans la région de Bamyan et en Surobi et Kapisa. Mais je ne suis pas retournée dans le Sud depuis 2005.
S'agissant de l'agriculture, il me semble nécessaire d'aider les paysans à retrouver les modes de culture qu'ils ont perdus depuis trente ans. Des ethnologues français leur apprennent actuellement à réaménager les canaux traditionnels, que l'on appelle les karèzes, détruits à l'époque de l'intervention soviétique. Il faut également aider les Afghans à former des cadres, dont le pays manque cruellement.