Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la sécurité n'est pas un enjeu électoral dont les journalistes vous demandent s'il doit être placé en première position afin de gagner tel ou tel électorat. C'est une exigence prioritaire de toute société et de tout temps, dans la mesure où l'agressivité est chez l'homme non pas un accident dû aux conditions sociales que l'on pourrait réparer, mais une pulsion naturelle que les conditions sociales peuvent seulement détourner, empêcher ou exacerber. Il n'y a pas de société un tant soit peu développée qui n'ait une criminalité typique.
Lorsque la criminalité évolue de façon anomique, lorsque la violence contre les personnes s'accroît, lorsque certains quartiers échappent au contrôle social, lorsque la délinquance se fait plus jeune, alors il faut trouver des réponses structurées et adaptées. Celles-ci ne peuvent résider dans deux solutions extrêmes. Ce n'est pas l'amélioration des conditions de vie et de travail qui résoudra le problème – c'est toute la question des quartiers de non-droit et de leur lien avec l'économie souterraine, comme le soulignait tout à l'heure M. Raimbourg. L'argent de la délinquance est plus facile et plus abondant que celui du travail. Ce n'est pas non plus le développement des moyens de contrôle et d'investigation qui pourra apporter la solution, même si les chiffres obtenus entre 2002 et 2008 sont bons, avec une baisse de 34 % de la délinquance de proximité et un taux d'élucidation qui passe de 26 à 37 %.