À l'époque, j'avais avancé que lorsqu'une personne voudrait commettre un petit méfait, elle saurait à l'intérieur des cités où se procurer l'arme de guerre qui lui permettrait de réaliser son petit braquage. Nous en sommes là aujourd'hui.
Dans votre texte, je cherche l'article qui permettrait demain de résoudre cette question et je ne le trouve pas. Je constate, en même temps, que vous avez quasi complètement démantelé l'office chargé de la répression des trafics d'armes à feu. J'espère que nous disposerons de moyens. Ils sont à l'heure actuelle inexistants. Cela a d'ailleurs été confirmé dans le rapport parlementaire rendu, il y a bientôt cinq mois, sur la législation des armes à feu.
La guerre des gangs se développe aujourd'hui en rapport avec le trafic de drogue. Il y en a toujours eu et le démantèlement de ce trafic réussissait plus ou moins bien, en fonction de la façon dont on y procédait. Le trafic évolue. Il existait une situation quasi monopolistique à l'intérieur des cités. On constate aujourd'hui une vraie concurrence entre les gangs donnant lieu – vous avez su nous recevoir à Saint-Ouen lorsque cela s'était produit – à des « explications » entre gangs où la population est aujourd'hui impliquée. Le trafic de drogue n'a plus seulement de graves conséquences du fait de la drogue elle-même et de son commerce : il a également des répercussions très importantes sur les habitants des cités, qui se retrouvent confrontés à des règlements de comptes. Je cherche là encore dans votre texte les moyens qui permettraient demain de prendre en compte cette évolution du trafic de drogue, mais je ne les trouve pas.
Monsieur le ministre, ce texte, objet d'une longue navette, ne correspond toujours pas à la réalité de la situation de la délinquance dans notre pays. Il ne suffit pas, bien qu'il s'accroisse de lecture en lecture, à lutter contre le sentiment d'insécurité. Les seize lois qui ont été votées en huit ans – Claude Bartoloné en comptait dix-sept et je retiens volontiers ce chiffre, car il est expert en la matière – montrent votre volonté de discourir sur les questions de sécurité, certains pourraient même dire de tenter d'instrumentaliser l'insécurité.