Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, si tout le monde peut constater que notre société évolue quelquefois positivement dans certains domaines, malheureusement, en matière de délinquance, elle évolue dans le mauvais sens. Il nous faut donc régulièrement nous adapter à ces évolutions, et surtout à ces nouvelles formes de délits.
Le texte qui nous est soumis en deuxième lecture permettra au ministère de l'intérieur de renforcer ses capacités à anticiper, à prévenir, à protéger, à lutter et à intervenir contre les menaces et les risques susceptibles de porter atteinte aux institutions, à la cohésion nationale, à l'ordre public et, bien sûr, aux personnes et aux biens.
Face à de tels enjeux, comment peut-on s'y opposer ? En tant qu'élus, mes chers collègues, nous souhaitons tous garantir la sécurité de nos concitoyens en chaque lieu du territoire, et surtout dans les quartiers sensibles. Lors des débats en commission, M. Le Roux rappelait, à juste titre, que la délinquance et l'insécurité qu'elle induit ne sont pas les mêmes partout. C'est vrai, et c'est pourquoi les réponses que nous devons apporter doivent être adaptées à chaque contexte.
Comment supporter que plus de 1 000 sapeurs-pompiers aient été agressés l'année dernière au cours d'interventions ? Comment tolérer les événements de Grenoble ? Et, summum de l'horreur, comment tolérer la mort de cette jeune policière municipale de ma commune, Aurélie Fouquet, jeune maman, abattue sans vergogne par des individus ultra-violents et prêts à tout ?
La délinquance évolue rapidement. Elle est certes le fait d'une minorité, mais elle est de plus en plus violente et désormais sans scrupules. Les petits délinquants d'hier sont devenus des bandits, lourdement armés et organisés en réseaux mafieux, souvent insaisissables car itinérants sur le territoire national et international.
L'économie souterraine est devenue aérienne, aux yeux de tous. Elle est florissante et gangrène certains de nos quartiers au point d'atteindre une violence inégalée pour la défense des intérêts de trafiquants ayant fait main basse sur leur secteur imparti. C'est le cas dans le 93, dans le 91 et dans le 94.