…car ce sont de vraies questions qui nous imposent d'être vigilants.
En ma qualité de rapporteur des lois relatives à la lutte contre le blanchiment de l'argent sale et la corruption, je tiens également à vous alerter sur le poids du recyclage de l'argent sale, produit des trafics en tous genres, au premier rang desquels le trafic de drogue, le travail illicite et les filières d'immigration clandestine.
L'un de vos prédécesseurs, aujourd'hui Président de la République, a institué les groupements d'intervention régionale, lors de la précédente législature, et vous venez de créer au sein de votre ministère, vous l'avez rappelé tout à l'heure dans votre discours, une brigade spécialisée dans la lutte contre le recyclage de l'argent sale. Dans cette discussion, j'aurais souhaité que vous nous fassiez un bilan de l'efficacité de cette nouvelle structure visant à lutter contre une véritable activité économique souterraine assurant le recyclage de l'activité de la grande délinquance.
Concernant les aspects les plus modernes de la criminalité – je veux parler de la cybercriminalité –, il serait bon que la France transpose et applique les dernières directives et recommandations européennes, car le crime ne connaît ni les frontières ni les différences de compétences sur le terrain entre brigades de gendarmerie et police urbaine. Il convient, là aussi, d'adapter nos outils pour les rendre plus performants en matière de protection et de prévention, et ce dans le respect des libertés.
N'opposons pas – c'est une autre exigence sur laquelle insistent les députés du Nouveau Centre – la défense du droit à la nécessaire protection des libertés individuelles et la présomption d'innocence à la lutte contre l'insécurité. Comme M. le Premier ministre a eu l'occasion de le rappeler solennellement cet après-midi, les magistrats et les policiers appartiennent à la même chaîne pénale.
Permettez-moi, au lendemain de ce qui aurait pu être un drame dans une école maternelle, de vous demander, monsieur le ministre, de généraliser la vidéoprotection à l'approche des cités scolaires, pour lutter avec efficacité contre le trafic de drogue et le racket dont sont victimes de nombreux lycéens.
En matière de sécurité routière, l'État entend-il donner aux collectivités territoriales – aux départements pour les routes départementales, aux communes pour les routes communales – la possibilité d'installer des radars, notamment aux entrées d'agglomération et aux approches des écoles ?
J'aurai l'occasion de vous interroger au nom du groupe Nouveau Centre, lors de la discussion des articles, sur les dispositions relatives à l'utilisation des fichiers : je pense notamment aux informations délivrées à l'occasion du changement de propriétaire d'un véhicule et des cartes grises.
Je vous interpellerai également sur les obligations des fournisseurs d'accès à internet, afin d'empêcher l'accès aux sites diffusant des images de pornographie infantile.
Comment ne pas évoquer la lutte contre la délinquance sans regretter la violence et le nombre de crimes et violences diffusés sur le service public audiovisuel en première partie de programme ?
En conclusion, le défi auquel tente de répondre votre projet de loi, monsieur le ministre, c'est d'adapter les moyens offerts à nos forces de police et de gendarmerie à l'exigence de sécurité afin de rendre celles-ci plus performantes, et de lutter plus efficacement encore contre les nouvelles formes de criminalité. Ces moyens devront être utilisés dans le respect du droit.
J'évoquerai dès à présent – mais j'y reviendrai également dans le cadre de la discussion – une proposition du parti socialiste qui me semble mériter notre attention : devant ce qu'il a appelé « l'état de clochardisation » des commissariats, le sénateur maire de Dijon…