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Intervention de Françoise Saliou

Réunion du 7 décembre 2010 à 17h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Françoise Saliou, conseillère maître à la deuxième chambre de la Cour des comptes :

Nous avons constaté, en Afghanistan, un rapprochement des doctrines de prise en charge des blessés, la définition initiale du modèle français ne correspondant pas à la situation rencontrée sur le terrain, notamment avec les équipes de liaison et de tutorat opérationnel – OMLT (operational mentoring and liaison team). De petits détachements ne permettent pas la présence d'un médecin ; la nécessité d'assurer, à proximité, les conditions d'une évacuation plus lourde vers une structure hospitalière, entraîne, de facto, un rapprochement des modèles de prise en charge. Il n'est donc pas tout à fait inutile de mesurer le temps mis à ramener un blessé dans une structure hospitalière afin de préserver ses chances de vie dans les meilleures conditions possibles.

La pratique hospitalière ne saurait se mesurer avec précision ni au nombre d'actes moyen pratiqués dans l'année, ni à ceux pratiqués lors des opérations extérieures. Les Britanniques, dont le service de santé est désormais intégré dans les structures hospitalières civiles, le plus souvent dans les unités de très haute traumatologie, reconnaissent que les situations rencontrées en OPEX sont très différentes de celles qu'ils ont à prendre en charge dans le cadre, par exemple, des accidents de la route. Si les blessés de guerre sont, comme les accidentés de la route, des polytraumatisés, la pratique chirurgicale n'est pas la même, la chirurgie de guerre différant de toute autre chirurgie. Les soldats français qui ont été soignés dans les hôpitaux militaires américains ou les familles de ceux qui, malheureusement, y sont décédés, ont pu constater la qualité des soins qu'ils y avaient reçus.

En matière de soins psychiatriques, le service de santé des armées a pris tardivement la mesure de la situation, notamment à la suite de la guerre en Afghanistan, considérant dans un premier temps que les pratiques des Canadiens ou des Américains en la matière ne concernaient pas le soldat français. C'est à la demande de l'armée de terre, qui avait un grand nombre de stress post-traumatiques à gérer, que le service de santé a reconsidéré le problème.

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