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Intervention de Philippe Nauche

Réunion du 7 décembre 2010 à 17h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Nauche :

Pour vous, monsieur le Président, l'hôpital public civil ou le système d'hospitalisation privé sont-ils des modèles absolus, alors même qu'on entend sans cesse parler, à propos des hôpitaux, de malaise ou de déficit ? Certes, celui-ci n'est pas du même ordre, mais le système de comptabilité est différent : les hôpitaux, à l'instar des collectivités locales, doivent obligatoirement atteindre l'équilibre. De plus, la qualité des soins à l'hôpital public est-elle toujours au rendez-vous et la tarification à l'activité donne-t-elle satisfaction à l'ensemble des acteurs du monde hospitalier ?

Le rapport de la Cour doit permettre au service de santé des armées d'engager un travail prospectif dans deux domaines en particulier : en premier lieu, une meilleure intégration des soins psychiatriques qui représentent assurément un tabou par rapport à l'image que l'on se fait habituellement du soldat. Il convient en second lieu de combler le hiatus entre la volonté affichée de solidarité de l'armée en direction de ceux qui ont été blessés en service et le fait que, trop souvent, ces derniers se retrouvent plongés dans l'anonymat du monde civil où leur sont prodigués les soins de suite, sans aucune forme de reconnaissance particulière.

Par ailleurs, en ce qui concerne les standards OTAN en matière d'évacuation sanitaire, les outils de mesure n'existent pas. Il convient également de prendre en considération le fait que la doctrine d'intervention classique française avec médicalisation sur le théâtre d'opérations n'est pas la même que celle des Anglo-saxons, qui préfèrent évacuer très rapidement le blessé. Le temps d'évacuation ne saurait évidemment être évalué de la même façon dans le cadre de deux doctrines de prise en charge différentes.

Vous avez quantifié la sous-activité des opérateurs chirurgicaux dans les hôpitaux militaires : 140 séjours chirurgicaux par chirurgien et par an contre 243 dans les centres hospitaliers. À terme, cette sous-activité peut poser le problème de l'organisation du maintien en condition opérationnelle des chirurgiens. Toutefois, la religion du chiffre suffit-elle à apprécier la situation sur le terrain alors que cette moyenne de 140 séjours chirurgicaux permet d'assurer des niveaux d'intervention corrects dans les hôpitaux projetés ? La plupart des experts qui ont voix au chapitre exercent dans de grands centres médicaux, ce qui influe sans doute sur leur appréciation.

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